La sortie simultanée des mégaproductions Barbie et Oppenheimer couplée à de mauvaises prévisions météo s’est traduite par le meilleur week-end pour les cinémas québécois depuis le début de la pandémie.

Une vague rose déferlait toujours au centre-ville de Montréal, dimanche, deux jours après la première de Barbie. Les fans étaient venus de loin et étaient sapés pour l’occasion.

« On avait décidé quelle journée on viendrait voir le film en avril dernier ! », s’est exclamée Saige, venue voir le film avec trois de ses amis et sa mère au Cinéma Banque Scotia. Cette dernière, Joanne, qui a reçu sa première Barbie il y a 62 ans, raconte à quel point il s’agit d’un phénomène intergénérationnel.

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Arthur, Joanne, Saige, Ra’anaa et Brent font partie des cinéphiles venus voir Barbie.

Les chiffres du box-office des deux films au Québec devraient être connus ce lundi, mais les premières données nord-américaines laissaient entrevoir un week-end glorieux.

Barbie (Warner Bros.) a atteint la première place au box-office, récoltant jusqu’à maintenant 155 millions US de recettes dans les cinémas nord-américains dans 4243 salles. Le film de Greta Gerwig a ainsi connu le meilleur départ de l’année, dépassant The Super Mario Bros. Movie ainsi que tous les films Marvel sortis en 2023. Il a aussi battu le record de recettes le premier week-end pour un film réalisé par une femme.

  • Les amies Ikram Khiari, Iniy Oundjan et Alexandrine Bleau-Quintal ont acheté quelques vêtements et accessoires pour participer à la fièvre Barbie.

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    Les amies Ikram Khiari, Iniy Oundjan et Alexandrine Bleau-Quintal ont acheté quelques vêtements et accessoires pour participer à la fièvre Barbie.

  • Plusieurs personnes sont venues en petit groupe voir Barbie.

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    Plusieurs personnes sont venues en petit groupe voir Barbie.

  • Ilyes et Engelica étaient aussi de la partie pour voir Barbie sur grand écran.

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    Ilyes et Engelica étaient aussi de la partie pour voir Barbie sur grand écran.

  • Partout dans les salles, en tournant la tête, on voyait du rose !

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    Partout dans les salles, en tournant la tête, on voyait du rose !

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Moins populaire, mais tout de même très couru, Oppenheimer, de Christopher Nolan (Universal), a également dépassé les attentes, enregistrant des recettes de 80,5 millions US dans 3610 cinémas aux États-Unis et au Canada. Il s’agit du meilleur résultat pour un film de Christopher Nolan hors de la série Batman. Les drames biographiques classés R (films interdits aux moins de 17 ans s’ils ne sont pas accompagnés d’un adulte, aux États-Unis) connaissent rarement pareil succès populaire à leur premier week-end.

Un succès très attendu

Leur succès s’est d’ailleurs fait sentir dans de nombreuses salles de la province. « Une double sortie, une fin de semaine de pluie en même temps, on peut parler, dans plusieurs cinémas, d’une fin de semaine record depuis plusieurs années », confirme le porte-parole de l’Association des propriétaires de cinémas du Québec (APCQ), Robin Plamondon.

Après deux années marquées par des mesures sanitaires où les cinémas québécois n’ont pu utiliser leurs salles au maximum de leur capacité, et ce, avant leur réouverture complète en février 2022, cette entrée d’argent est bienvenue.

« On est complètement dans un autre esprit. L’ensemble des salles progresse tranquillement avec l’ensemble de sorties et de sorties de qualité », explique-t-il en ajoutant que, « sans contredit », l’attrait pour Barbie et Oppenheimer en a fait les meilleurs vendeurs depuis longtemps.

Le tapage médiatique autour des deux longs métrages a certainement contribué à ce box-office record, mais le début des vacances de la construction et les mauvaises prévisions météo des deux derniers jours ont joué également, avance Robin Plamondon.

Comme pour toute grosse sortie de film, les diffuseurs avaient pris soin de s’assurer du bon fonctionnement de leur équipement et d’avoir la main-d’œuvre suffisante pour accueillir les cinéphiles, ce qui n’est pas un enjeu à ce moment-ci de l’année, précise le porte-parole de l’APCQ.

La période estivale, c’est la période où les étudiants viennent renforcer nos rangs. […] Donc oui, tout le monde était prêt pour ce genre de fin de semaine-là qu’on attendait depuis longtemps.

Robin Plamondon, porte-parole de l’Association des propriétaires de cinémas du Québec

D’autres productions

Certains connaisseurs qui auraient voulu voir le film Oppenheimer dans sa version originale, sur une bande 70 mm, risquent toutefois d’être déçus alors que « très peu de salles […] maintiennent ces équipements », dit Robin Plamondon.

Michael Jensen est venu avec ses amis de Cornwall, en Ontario, exprès pour voir le film dans ce format au Cinéma Banque Scotia, au centre-ville de Montréal. La Presse l’a rencontré sur le trottoir de la rue Sainte-Catherine, à travers la mer de chandails roses des fans venus voir Barbie.

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Michael (troisième à partir de la gauche) et ses amis étaient venus d’Ottawa pour voir Oppenheimer en 70 mm.

Normalement, on va voir les films en IMAX à Ottawa, mais ils ne l’avaient pas [en 70 mm], donc on est venus jusqu’ici.

Michael Jensen, venu de Cornwall pour voir Oppenheimer

L’homme, qui portait lui aussi une chemise rose, mais par hasard, envisage-t-il d’aller voir Barbie et d’ainsi compléter son « Barbenheimer » ? « On y pense », a-t-il lancé, tout sourire, à côté de ses amis.

Et pour ceux qui souhaiteraient voir d’autres grosses productions, plusieurs sont encore à l’affiche, insiste Robin Plamondon. C’est le cas notamment d’Indiana Jones et le Cadran de la destinée, de Mission : Impossible – Dead Reckoning Part One et d’Élémentaire.

Quant à ceux qui désireraient encourager le cinéma québécois, « la valeur sûre » est le film Le temps d’un été, avec Patrice Robitaille, estime-t-il. La sortie du film Les hommes de ma mère, le 4 août, est également très attendue.

« C’est presque impossible de ne pas trouver un film qui peut nous intéresser actuellement dans les salles de cinéma du Québec », conclut Robin Plamondon.

Avec l’Associated Press