(Albuquerque) Un juge du Nouveau-Mexique a rejeté mercredi une demande des avocats de l’acteur et producteur Alec Baldwin visant à rejeter une poursuite civile intentée par trois membres de l’équipe du film Rust qui allèguent que la réduction des coûts a mis en danger les acteurs et l’équipe.

Le juge en chef du district, Bryan Biedscheid, a également refusé de retarder la procédure malgré les arguments de l’équipe juridique de M. Baldwin selon lesquels cela exposerait leur client à un risque d’auto-incrimination puisque les procureurs n’ont pas encore décidé s’ils devaient déposer de nouvelles accusations criminelles contre lui pour le coup de feu qui a coûté la vie à une directrice de la photographie sur le plateau de tournage.

L’avocat Robert Schwartz a déclaré au juge que rien n’empêcherait les procureurs d’utiliser les preuves obtenues lors de la découverte dans l’affaire civile contre M. Baldwin dans le cadre de l’affaire pénale, si des accusations étaient déposées à nouveau. À titre d’exemple, il a cité toute interprétation du contrat de production de M. Baldwin et l’autorité qu’il avait sur la prise de décision.

Me Schwartz a dit que le tribunal plaçait M. Baldwin dans une « position malheureuse ».

« Aucune ordonnance de protection ne peut le protéger contre cela. Cela ne peut tout simplement pas arriver, a soutenu Me Schwartz. Donc, ce qui va se passer, c’est que M. Baldwin va faire valoir ses droits en vertu du 5e amendement et que les plaignants n’obtiendront aucune information entre temps. »

Le juge était en désaccord, affirmant qu’il serait attentif aux droits de M. Baldwin.

Les procureurs n’ont pas précisé quand une décision serait annoncée, mais en demandant que l’affaire civile soit retardée, Me Schwartz a indiqué mercredi qu’elle pourrait l’être dans les prochaines semaines.

M. Baldwin, coproducteur du film, pointait une arme sur la directrice de la photographie Halyna Hutchins lors d’une répétition sur le tournage du film à l’extérieur de Santa Fe lorsque le coup de feu est parti, la tuant et blessant le réalisateur Joel Souza.

Le tir qui s’est produit en 2021 a donné lieu à une série de poursuites civiles centrées sur des accusations selon lesquelles les accusés n’avaient pas respecté les normes de sécurité. Les cas incluent des réclamations pour homicide délictuel déposées par des membres de la famille de Mme Hutchins. M. Baldwin et d’autres accusés ont contesté les accusations selon lesquelles ils n’auraient pas respecté les normes de sécurité.

Les plaignants dans l’affaire entendue mercredi ont déclaré que M. Baldwin et les autres producteurs ont fait des économies, ignoré les informations faisant état de multiples décharges d’armes à feu non planifiées et se sont précipités pour terminer le film alors qu’ils manquaient de personnel. Ils affirment également avoir souffert d’une angoisse mentale et d’une détresse émotionnelle en étant témoins de la fusillade.

Les avocats de M. Baldwin affirment qu’aucun des plaignants n’a été physiquement blessé et qu’ils ne devraient pas être autorisés à recouvrer des dommages-intérêts. Ils soutiennent que la sécurité des armes à feu relevait de la responsabilité des autres – et non de M. Baldwin – et que son autorité en tant que producteur se limitait à faire des suggestions sur le scénario et la distribution artistique.

Un règlement distinct visant à résoudre les allégations de violations de la sécurité sur le lieu de travail a été finalisé en mars par les autorités de la sécurité sur le lieu de travail du Nouveau-Mexique et Rust Movie Productions. À la suite de son examen, l’État a publié un rapport cinglant faisant état de manquements à la sécurité en violation des protocoles standards de l’industrie, y compris des témoignages selon lesquels les directeurs de production n’ont pris que peu ou pas de mesures pour remédier à deux coups de feu accidentels sur le plateau de tournage avant la fusillade mortelle.

Les autorités ont également documenté des plaintes concernant la sécurité des armes à feu de la part des membres de l’équipe qui sont restées lettre morte et ils ont déclaré que les spécialistes en armement n’étaient pas autorisés à prendre des décisions concernant une formation supplémentaire en matière de sécurité.