La réalisatrice Louise Archambault a aussi eu droit à une première mondiale au Festival de Toronto dimanche après-midi. Mais devant un tout autre parterre que celui de la première de SOLO, composé d’un public assez âgé, dont une dizaine de Juifs survivants de l’Holocauste, présents dans la salle au Bell LightBox.

Adapté d’une pièce de théâtre de Dan Gordon, brièvement présentée à Broadway en 2009, Irena’s Vow met en vedette la Québécoise Sophie Nélisse dans le premier rôle. Le film, premier long métrage en langue anglaise de la réalisatrice, raconte l’histoire vraie de l’infirmière polonaise Irena Gut Opdyke qui a sauvé 12 personnes juives pendant la Seconde Guerre mondiale, en les cachant dans la villa d’un officier allemand (Dougray Scott), dont elle tenait maison. Bouleversée par l’horreur nazie et le sort réservé aux Juifs, elle va tout risquer en abritant ces hommes et ces femmes durant une grande partie de la guerre dans un souterrain de la villa, sous le nez de son patron.

La réalisatrice du Temps d’un été, de Gabrielle et d’Il pleuvait des oiseaux a tourné le film, une coproduction canado-polonaise, à l’hiver 2022 en Pologne, tout près de la frontière ukrainienne, alors que le conflit armé entre la Russie et l’Ukraine débutait. « La réalité a brutalement rencontré la fiction, a dit Archambault avant la projection. L’histoire se répétait et on a compris que notre film est encore plus nécessaire, pertinent. »

PHOTO FOURNIE PAR ENTRACT FILMS

Sophie Nélisse dans Irena’s Vow

Ce long métrage historique, au ton très différent et moins maîtrisé que les autres œuvres précédemment citées d’Archambault, est un devoir de mémoire, doublé d’un hommage « à la clarté morale » de l’héroïne polonaise morte en 2002.

Le fils d’une survivante juive représentée dans Irena’s Vow était aussi présent dimanche dans la salle. Dans la rencontre avec le public après la projection, il a souligné avec émotion l’importance d’un tel film, rempli d’amour et d’ouverture, à notre époque où l’on assiste à un « retour de l’extrême droite et de l’intolérance envers les minorités ». La musique du film est signée par Alexandra Stréliski.

Irena’s Vow fait partie de la sélection officielle de la section Centrepiece, anciennement connue sous le nom de Contemporary World Cinema, du TIFF. On y retrouve aussi les films québécois Simple comme Sylvain, Ru et Vampire humaniste cherche suicidaire consentant, qui vient de remporter le premier prix de la section Giornate degli Autori au Festival international du film de Venise.

Distribué par Entract Films, Irena’s Vow doit sortir au Québec à l’hiver 2024.