L’actrice française Emmanuelle Béart coprésidera le jury du Festival de films francophones Cinemania avec le cinéaste québécois Philippe Falardeau, a appris La Presse. Le duo présidera la compétition Visages de la francophonie, qui s’ouvrira avec le film de Cédric Kahn, Le procès Goldman.

Les autres membres du jury de la compétition Visages de la francophonie sont les actrices Anne-Élisabeth Bossé et Sophie Mousel, les réalisatrices Manon Barbeau et Geneviève Albert, ainsi que le scénariste et réalisateur Éric K. Boulianne.

La coprésidence du jury est une règle à Cinemania, rappelle le directeur général du festival, Guilhem Caillard. « Cinemania est là pour créer et entretenir le trait d’union permanent qui doit exister entre le Québec et un autre pays de la francophonie, en l’occurrence la France. »

Emmanuelle Béart et Philippe Falardeau succèdent ainsi à Cédric Klapisch et à Pascale Bussières, qui ont coprésidé le jury l’an dernier.

À l’issue du festival, qui aura lieu du 1er au 12 novembre, ils remettront quatre prix : le prix TV5 Québec-Canada du meilleur film, le Prix du jury Marc-André Lussier qui récompense les qualités cinématographiques et cinéphiliques que représente une œuvre, le prix Sofitel Montréal de la meilleure interprétation et le prix SACD du meilleur scénario.

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Philippe Falardeau

Est-ce qu’Emmanuelle Béart a été difficile à convaincre ? « Ça faisait plusieurs années qu’on voulait l’inviter, mais là, il y avait une brèche dans son agenda, répond Guilhem Caillard. Elle était venue en 2000 pour accompagner le film d’Olivier Assayas Les destinées sentimentales, et je suis très heureux qu’elle ait accepté notre invitation. C’est une grande personnalité publique et une amoureuse du Québec. »

Révélée dans le film Manon des sources, de Claude Berri, sorti en 1986, Emmanuelle Béart a tourné dans de très nombreux films à succès, parmi lesquels Un cœur en hiver (Claude Sautet), J’embrasse pas (André Téchiné), Mission impossible (Brian De Palma), L’enfer (Claude Chabrol), Huit femmes (François Ozon) ou encore La répétition (Catherine Corsini), pour ne nommer que ceux-là.

Le jumelage de la star française avec Philippe Falardeau n’est pas un hasard, nous dit Guilhem Caillard.

« Emmanuelle est très engagée dans des projets humanitaires, dans des causes, c’est une militante, elle a été ambassadrice de l’UNICEF pendant dix ans, elle a parlé du fléau de l’inceste dans un documentaire qu’elle a coréalisé, Un silence si bruyant ; et à sa façon, Philippe Falardeau aussi est quelqu’un d’engagé, avec sa série Mégantic, ses films The Good Lie ou Le temps des framboises, qui parle des travailleurs étrangers. »

Cédric Kahn à Montréal

Le directeur général de Cinemania insiste sur le caractère engagé des coprésidents du jury pour parler du film d’ouverture du festival, Le procès Goldman, de Cédric Kahn, qui fait le récit du deuxième procès de Pierre Goldman – frère de l’auteur-compositeur-interprète Jean-Jacques Goldman –, figure militante de la gauche française dans les années 1970, arrêté, puis jugé, pour des braquages de banques.

« Quand j’ai pris la direction de Cinemania en 2011, Cédric Kahn est le premier invité que j’ai reçu, nous confie Guilhem Caillard. C’était pour le film Une vie meilleure, produit par Denise Robert, avec Guillaume Canet, que Cédric avait réalisé. Donc 12 ans plus tard, il revient au Québec avec Le procès Goldman, qui est vraiment excellent. »

PHOTO GABRIEL BOUYS, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Le réalisateur français Cédric Kahn, photographié au festival de Venise plus tôt ce mois-ci, sera à Montréal pour accompagner son film Le procès Goldman.

Le film de Cédric Kahn, qui sort en salle en France ce mercredi, a été présenté au mois de mai dernier en ouverture de la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes. Il sera présenté en première nord-américaine à Cinemania le 1er novembre, en présence du réalisateur.

C’est un grand film de procès, sur une histoire un peu oubliée de ce militant associé à la gauche radicale, qui a eu un procès en 1975 devenu assez politique, sur fond d’antisémitisme.

Guilhem Caillard, directeur général du festival Cinemania

« On est à la veille de la création du Front national, il y a beaucoup de racisme en France, et Pierre Goldman clame son innocence depuis le début de l’affaire et se défend avec beaucoup d’éloquence », ajoute-t-il.

Le film sortira en salle au Québec le 3 novembre – le film est distribué ici par Funfilm Distribution –, nous confirme Guilhem Caillard.

Parallèlement à la compétition Visages de la francophonie, qui est le volet international du festival, huit films concourront dans la compétition Films du Québec. Le jury de ce volet sera dévoilé le 18 octobre, mais on sait déjà quels films seront présentés. Parmi eux, notons Tu ne sauras jamais, de Robin Aubert ; Le successeur, de Xavier Legrand, avec Marc-André Grondin et Yves Jacques ; Sucré Seize, d’Alexa-Jeanne Dubé ; et Kanaval, d’Henri Pardo.

Un nouveau prix « transversal » englobant les deux compétitions sera remis à une femme. Il s’agira du prix de la réalisatrice Elle Québec.

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