(Paris) Des rassemblements ont eu lieu jeudi dans plusieurs villes de France pour dénoncer le soutien du président Emmanuel Macron à l’acteur Gérard Depardieu, inculpé pour viol, et défendre les victimes de violences sexuelles.

Les rassemblements initiés par des associations féministes dans une trentaine de villes ont réuni chacun quelques dizaines de personnes, davantage à Paris avec 300 à 400 personnes, selon des journalistes de l’AFP.

« Un violeur est un violeur, halte à l’impunité, qu’il soit acteur, PDG ou M. Tout le monde », « victimes, on vous croit, violeurs on vous voit », ont scandé des manifestants rassemblés non loin du siège de la présidence, l’Élysée.

Trois membres des Femen ont brandi, seins nus, des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Brisons le silence et le vieux monde ! » « Patriarcat tu es foutu, #metoo est dans la rue ! »

PHOTO SEBASTIEN SALOM-GOMIS, AGENCE FRANCE-PRESSE

Les rassemblements initiés par des associations féministes dans une trentaine de villes ont réuni chacun quelques dizaines de personnes, davantage à Paris avec 300 à 400 personnes.

Dans le collimateur des manifestants, les propos tenus par Emmanuel Macron le 20 décembre à la télévision. Le président a apporté son soutien à Gérard Depardieu, inculpé pour viol et visé par trois plaintes pour agression sexuelle ou viol qu’il réfute, le qualifiant d’« immense acteur » qui rend « fière la France » et dénonçant une « chasse à l’homme ».

« Le fait qu’un président de la République s’exprime comme ça sans tenir compte deux minutes des victimes et prenne résolument le parti du présumé violeur est très grave », a dit à l’AFP Suzy Rojtman, porte-parole du collectif national pour les droits des femmes.

Parmi les manifestants, la comédienne Charlotte Arnould, qui a porté plainte contre Gérard Depardieu, conduisant en 2020 à son inculpation pour viol et agression sexuelle, ou encore l’actrice Anna Mouglalis.

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« Il y a un décalage entre ce que pense le président de la République et ce qui se passe activement dans la société française », a déclaré Anna Mouglalis à l’AFP, se disant « archichoqués » par les propos de M. Macron.

À Lille, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées dans le centre.

« Avec #metoo, en 2017, on disait aux femmes de parler. Là, elles parlent, mais elles ne sont pas crues », déplore Amy Bah, 26 ans, représentante du collectif Nous toutes.

À Marseille, le rassemblement a réuni quelque 80 personnes, en grande majorité des femmes. « Les propos de Macron […] m’ont mis dans une rage folle », explique Annick Karsenty, présidente de Femmes Solidaires Marseille.