Plusieurs films québécois, dont le long métrage Jour de chasse d’Annick Blanc, ont été sélectionnés pour la prochaine édition du festival South By Southwest (SXSW) qui aura lieu du 8 au 16 mars à Austin, capitale du Texas.

Mettant en vedette Nahéma Ricci (Antigone), Bruno Marcil, Frédéric Millaire-Zouvi et plusieurs autres, Jour de chasse raconte l’histoire de Nina (Ricci), jeune femme qui, recueillie par une bande de chasseurs dans un chalet éloigné, a la soudaine et douce impression de faire partie d’une meute. Mais l’équilibre du groupe sera vite ébranlé par l’arrivée d’un nouvel étranger.

En entrevue téléphonique, Annick Blanc, qui travaille depuis une décennie sur ce projet de premier long métrage, explique qu’avec ce scénario, elle désirait explorer la notion de l’inertie dans notre société. « J’avais envie de traiter de cette idée de savourer le quotidien en priorité même si tout s’écroule autour de nous », dit-elle.

« Et j’avais aussi envie de mettre en scène un personnage féminin très fort qui en vient à ébranler une bande d’hommes, poursuit-elle. Dans le contexte actuel, je voulais présenter une femme non pas comme une victime, mais comme une personne apte à changer les choses, bouleverser le monde, même si elle est entourée d’hommes avec des masculinités toxiques. »

Selon la réalisatrice, qui signe également le scénario, le fait que son film soit retenu à SXSW ne pouvait mieux tomber.

« C’est le meilleur endroit pour une première, soutient-elle. SXSW choisit beaucoup de films de genre. Il met l’accent sur des œuvres drôles, sexy, provocatrices et effrayantes. Quatre mots qui décrivent parfaitement notre film. »

Elle dit « notre » parce que Mme Blanc coproduit aussi l’œuvre avec Maria Gracia Turgeon au sein de leur compagnie de production Midi la nuit. Dans le milieu du cinéma, cette petite boîte québécoise est précédée d’une réputation de qualité puisqu’elle revendique deux courts métrages finalistes aux Oscars, à savoir Brotherhood de Meryam Joobeur et Fauve de Jérémy Comte.

« Midi la nuit, c’est une blind date professionnelle qui a fonctionné, lance en riant Maria Gracia Turgeon. Nous faisons bien des choses de façon similaire et nos différences sont complémentaires. Au niveau créatif, on cherche des projets qui portent des signatures particulières, qui sont punchés, différents dans ce milieu où il y a beaucoup d’offres. On essaie de marquer les esprits. Et pour cela, on doit nous-mêmes être marquées par un projet dès le départ. »

Distribué par Maison 4 : 3, Jour de chasse sortira à l’automne au Québec. À SXSW, il sera projeté dans la section Midnighter.

Courts québécois

PHOTO FOURNIE PAR H264

Une scène de Hello Stranger

Court métrage documentaire produit par Colonelle Films et distribué par h264, Hello Stranger d’Amélie Hardy est par ailleurs le récit de Cooper qui vit une transition de genre.

« Entre deux brassées de lavage à la buanderie du coin, Cooper raconte le récit de sa transition de genre, raconte le synopsis. En reconstituant ses souvenirs, de son enfance dans un petit village de pêcheurs aux coulisses de son tumultueux processus médical, Cooper tente de faire la paix avec la dernière empreinte masculine de son corps : cette fâcheuse voix grave qui lui colle à la peau. »

PHOTO FOURNIE PAR TRAVELLING

Une scène tirée du court métrage Mon cœur de tomate

Parmi les autres œuvres québécoises retenues, Mon cœur de tomate de Benoît Le Rouzès Ménard raconte l’histoire de Madeleine qui est forcée de quitter son travail dans une épicerie de quartier. Or, cette épicerie, ses collègues et ses clients constituent son unique famille.

PHOTO FOURNIE PAR TRAVELLING

Un trou dans la poitrine

Court métrage d’animation, Un trou dans la poitrine d’Alexandra Myotte et Jean-Sébastien Hamel s’intéresse au parcours de Zoé, à l’aube de l’adolescence, et son petit frère Théo, livrés à eux-mêmes dans une banlieue défavorisée.

PHOTO FOURNIE PAR SPIRA

Scène du film À toi les oreilles

Enfin, À toi les oreilles d’Alexandre Isabelle est ainsi défini : « Alors que les citadins célèbrent le défilé anniversaire du village, Étienne tente l’impossible : leur montrer à quel point la cacophonie de sa famille est belle. »

PHOTO FOURNIE PAR EMILIE ROSAS

Scène du film Joseph Rouleau : Final encore d’Emilie Rosas et Colas Wohlfahrt

Le site de SXSW relève en tout 14 œuvres canadiennes ou coproduites au Canada. Ainsi, le long métrage Turtles du Belge David Lambert compte Brigitte Poupart dans sa distribution. Joseph Rouleau : Final encore d’Emilie Rosas et Colas Wohlfahrt est un biopic d’animation immersif explorant les archives du célèbre chanteur d’opéra. Et Opal est une installation interactive de trois minutes signée Thibault Duverneix et Guillaume Cardell.