À la fois un pionnier et un novateur de la production cinématographique d’ici, Werner Nold est décédé mercredi soir à 90 ans des suites d’une pneumonie.

Figure importante de l’ONF, le monteur Werner Nold a fait entrer le cinéma québécois dans la modernité. Alternant documentaire, fiction et animation, il est l’architecte d’une centaine de films au cours d’une carrière qui ressemble davantage à une vocation.

D’origine suisse, Nold est arrivé au Canada pour travailler à l’ONF au début des années 1960. Il a collaboré avec les plus grands réalisateurs d’ici, dont Gilles Carle, Michel Brault, Marcel Carrière, Claude Jutra et Pierre Perrault, à la belle époque du cinéma direct.

PHOTO FOURNIE PAR L'ONF

Le monteur et réalisateur Werner Nold est décédé le 28 février.

Passionné, Nold a multiplé ensuite les fructueuses collaborations, dont celle avec Jean-Claude Labrecque, réalisateur du film officiel sur les Jeux olympiques de 1976 à Montréal. « L’ampleur du tournage – 32 équipes – élève le montage au rang de discipline olympique ! », écrit-on sur le site de l’ONF. Il a aussi réalisé trois longs métrages, dont Cinéma, cinéma, coréalisé avec Gilles Carle.

« Si Nold a choisi le montage plutôt que la réalisation, c’est qu’il avoue préférer être un grand soliste plutôt qu’un petit chef d’orchestre obscur », a écrit le critique Michel Coulombe dans son Dictionnaire du cinéma québécois. « La qualité de son travail et l’amour qu’il voue à son métier font de lui l’un des créateurs les plus respectés du cinéma canadien », a-t-on dit de Nold, lorsque le monteur a été décoré de l’Ordre du Canada en 1985.