À Oslo, Julie, femme brillante au début de la trentaine, compose difficilement avec ses choix de vie. Ses hésitations face à sa carrière trouvent écho dans sa vie sentimentale. En couple avec Aksel, un homme de 15 ans son aîné, elle est insatisfaite et se tourne vers Eivind, un homme se rapprochant de son âge.

Entre drame et comédie, entre romantisme et grosses querelles amoureuses, entre choix et hésitations, le long métrage Julie (en 12 chapitres) de Joachim Trier peut se définir comme une proposition originale et judicieuse sur le droit de douter.

On peut avoir 30 ans et être encore engoncé dans ses hésitations face aux choix de la vie. Et ce, sans pour autant se culpabiliser parce qu’on n’entre pas tout à fait bien dans les balises dessinées par la société occidentale.

Autrement dit, s’il y a une chose que le personnage central de Julie (Renate Reinsve) ne maîtrise pas au moment où le spectateur fait sa connaissance à l’écran, c’est l’art de saisir le jour, le si chaleureux et rassurant carpe diem dont tout un chacun aime bien se réclamer.

Nombreuses, les difficultés qu’éprouve Julie à trouver sa place sont surtout exposées à travers sa vie sentimentale. Jeune femme brillante et très douée, Julie est d’abord en couple avec Aksel (Anders Danielsen Lie), un auteur de BD de 15 ans son aîné.

Des failles apparaissent dans leur couple lorsque la famille d’Aksel et ce dernier commencent à insister sur l’idée qu’elle devienne mère (un des passages les plus forts du film).

Peu à peu, Julie s’éloigne et se tourne vers Eivind (Herbert Nordrum), un barista avec qui elle trouve une vie intime très forte.

Tout ça nous est raconté, comme son nom l’indique, dans une histoire avec une introduction, douze chapitres thématiques de longueurs diverses et une conclusion. L’ensemble est campé dans la ville d’Oslo ; le réalisateur termine avec ce film une trilogie existentielle qui a la capitale norvégienne comme toile de fond.

Traversé de quelques belles idées de mise en scène, notamment lorsqu’est exploré l’imaginaire de son personnage central, le film est construit autour du jeu des acteurs qui sont tous très justes.

Et pourtant, Julie (en 12 chapitres), encensé aux quatre coins du monde et finaliste aux Oscars dans les catégories du meilleur scénario original et du meilleur film international (autre langue que l’anglais), ne nous restera pas longtemps en mémoire. Aussi sympathique soit le personnage de Julie, l’ensemble de l’œuvre n’a pas réussi à retenir notre attention. Le rythme nous a paru lourd, les atmosphères pénibles, les hésitations de Julie pesantes.

La surprise du départ a vite fait place à une lassitude, un profond agacement. Les beaux effets de mise en scène ne sont pas parvenus à nous raccrocher. Les deux derniers chapitres, heureusement, ont donné un peu plus d’étoffe à cette histoire qui, autrement, nous a paru interminable. Aux prises avec un nouveau sentiment, la perte, Julie trouve peu à peu son chemin.

Julie (en 12 chapitres) est présenté en salle en version originale avec sous-titres français et en version originale avec sous-titres anglais

Julie (en 12 chapitres)

Comédie dramatique

Julie (en 12 chapitres)

Joachim Trier

Avec Renate Reinsve, Anders Danielsen Lie, Herbert Nordrum

2 h 07

6/10

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