Quand des attentats ont été perpétrés à Paris le soir du 13 novembre 2015, la France n’était pas encore remise de ceux de Charlie Hebdo survenus 10 mois plus tôt.

La Ville Lumière était à nouveau sur le qui-vive avec des fusillades qui se sont multipliées du stade de France au Bataclan en passant par des terrasses des 10e et 11arrondissements.

Traiter de cette soirée d’horreur au cinéma… Déjà ? Vraiment ?

En France, deux films sur le drame de novembre 2015 sont à l’affiche, Revoir Paris de Alice Winocour et Novembre de Cédric Jimenez. Mais pour l’instant, seul le deuxième peut être vu au cinéma au Québec.

Le sujet était hautement sensible et casse-gueule, mais l’équipe de production de Novembre a réussi son pari en prenant les précautions qui s’imposent, à commencer par Olivier Demangel qui a peaufiné des éléments de son scénario directement avec des membres de la Sous-direction anti-terroriste (SDAT) du service de police judiciaire français.

Le scénariste concentre son récit sur les cinq jours d’enquête qu’il a fallu à la SDAT pour traquer ceux qui ont coordonné les attentats. S’il a eu recours à la fiction pour construire ses personnages, Olivier Demangel a tenu à ce que le déroulement de la chasse policière soit assez fidèle à la réalité.

Il a aussi fait le pari de la sobriété. On ne voit aucun des 130 meurtres commis le triste soir du 13 novembre 2015. Le spectateur est plutôt plongé au cœur de la course contre la montre des enquêteurs pour empêcher les fugitifs de commettre d’autres gestes d’horreur.

PHOTO FOURNIE PAR MÉTROPOLE FILMS

Dans Novembre, Jean Dujardin tient le rôle du patron de la cellule antiterroriste qui a traqué ceux qui ont orchestré les attentats du 13 novembre 2015 à Paris.

Habitué des drames policiers dont le controversé Bac Nord, le réalisateur Cédric Jimenez a accepté de se joindre au projet alors qu’il a coécrit la plupart des scénarios de ses autres films avec sa femme Audrey Diwan (qui a réalisé l’adaptation au cinéma percutante de L’évènement).

Jimenez retrouve Jean Dujardin, qu’il avait notamment dirigé dans l’excellent polar La French, basé sur l’histoire vraie du juge de Marseille qui a tenté de démasquer la fameuse organisation mafieuse spécialisée dans le trafic d’héroïne. Cette fois-ci, Dujardin incarne le chef de la cellule antiterroriste française.

Novembre a les mêmes grandes qualités que La French. Une réalisation haletante et dans l’instant présent avec un récit sans aucun temps mort.

Dans le cas de Novembre, on en sait toutefois très peu sur les vies privées des personnages, sauf le rôle qu’ils tiennent dans l’enquête et tout le dévouement avec lequel ils s’y consacrent. Ils ne dorment pas et ils doivent considérer toutes les pistes, même celles qui se révèlent fausses.

Comme Dujardin, Sandrine Kiberlain incarne une agente haut placée de la SDAT. Dans la peau des membres de l’équipe d’enquête, on trouve Jérémie Renier et Anaïs Demoustier, alors que la formidable Lyna Khoudri tient le rôle de celle qui prétend connaître l’identité des coordonnateurs de l’attentat.

Filatures, saut en hélicoptère pour un interrogatoire au Maroc et descentes dans des appartements ; ceux qui aiment les thrillers policiers seront ravis. Le réalisateur Cédric Jimenez multiplie les cadres rapprochés, si bien que nous vivons en immersion le stress et l’ardeur des enquêteurs. Lors de la scène finale, nous sommes littéralement – permettez-nous l’expression – au bout de notre siège.

Novembre prend l’affiche au Québec en même temps qu’en France – après un triomphe lors de sa présentation hors compétition au Festival de Cannes au printemps dernier. C’est sans contredit l’un des films de l’automne à voir au cinéma.

Novembre

Thriller

Novembre

Cédric Jimenez

Jean Dujardin, Anaïs Demoustier, Jérémie Renier

1 h 47
En salle

8/10

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