À la suite d’une fusillade au centre-ville de Baltimore qui a fait 29 morts la veille du jour de l’An, un enquêteur du FBI prend sous son aile une policière au passé trouble afin qu’elle l’aide à trouver le tueur.

Au retour de la projection de To Catch a Killer – tourné principalement à Montréal –, nous croisons l’un de nos patrons et lui donnons nos impressions. Notre échange se termine par : « Ça fait du bien de voir ce genre de production. » Nous réalisons rapidement que cette phrase peut être mal interprétée.

La prémisse du premier film en anglais de l’Argentin Damián Szifron semble constamment dans l’actualité : un tireur abat 29 personnes sans raison apparente. Ce que nous voulions dire par « fait du bien » est qu’il peut être captivant de se faire raconter une histoire plausible, intelligente et singulière, même si elle est tragique.

PHOTO FOURNIE PAR ENTRACT FILMS

Jovan Adepo, Ben Mendelsohn et Shailene Woodley

Le sombre évènement ouvre le film. On le montre, mais la caméra se pose surtout sur les gens autour de ceux qui perdent la vie. Ils passent abruptement de la joie et l’extase à la désolation et à la panique. C’est terrifiant de réalisme.

Peu de temps après les coups de feu, l’appartement de l’immeuble d’où ils ont été tirés explose. La policière Eleanor Falco (Shailene Woodley) n’hésite pas à monter sur la scène de crime. L’enquêteur du FBI Geoffrey Lammark (Ben Mendelsohn) la remarque une première fois. Puis, une deuxième, au poste de police. Il lui demande ensuite de rejoindre son équipe – son raisonnement n’est pas des plus convaincants, mais passons.

Duo crédible

Les deux acteurs offrent des performances solides et nuancées. Bien qu’ils soient des visages connus, ils s’effacent derrière leur personnage. Leur relation est au cœur du scénario de Szifron et Jonathan Wakeham. Ils évitent les clichés de la femme brillante mais brisée qui apprend la vie à son supérieur – en plus de voir ce qui échappe à tout le monde. De son côté, Lammark ne se révèle pas non plus un homme qui fait croire qu’il a besoin d’une jeune policière pour les mauvaises raisons. La paire se complète bien et tisse des liens, mais leur union reste strictement professionnelle.

Il est beaucoup question de politique et de hiérarchie dans le déroulement de l’enquête. C’est un aspect intéressant, mais qui prend parfois trop de place. La tension est tout de même maintenue grâce à un montage précis, à des scènes d’action efficaces et à la musique de Carter Burwell (The Banshees of Inisherin, presque tous les films des frères Coen).

Damián Szifron a manifestement du talent. Avant d’être en lice pour la Palme d’or à Cannes en 2014, puis aux Oscars, l’année suivante, avec Relatos salvajes (Les nouveaux sauvages), il avait réalisé la série à succès Los Simuladores, en Argentine. Cette dernière fera l’objet d’un film prochainement. On espère voir ses œuvres sur nos écrans plus souvent.

En salle, en anglais seulement

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To Catch a Killer

Thriller policier

To Catch a Killer

Damián Szifron

Avec Shailene Woodley, Ben Mendelsohn, Jovan Adepo

1 h 59

7,5/10