« Quoi ? C’est déjà fini ! », me souffle sans ironie mon invité à la suite de la projection de Mission : Impossible – Dead Reckoning Part One à laquelle nous avons assisté la semaine dernière.

Oui, près de trois heures plus tard, nous en redemandions. Entre autres parce que le film qui met de nouveau en vedette Tom Cruise dans le rôle d’Ethan Hunt se termine par l’un des meilleurs troisièmes actes que nous avons vus dans un film d’action. Aussi, puisqu’il s’agit de la première de deux parties, l’intrigue est loin d’être résolue.

Le septième volet de la franchise Mission : Impossible nous a satisfaits au plus haut point et se compare avantageusement aux épisodes précédents. D’un point de vue critique, il est plus ardu de l’évaluer, car des éléments plus faibles du scénario pourraient être corrigés dans la suite. On pense par exemple au méchant joué par Esai Morales (Ozark, NYPD Blue). Nous y reviendrons. Commençons par résumer quel défi colossal l’IMF (Impossible Mission Force) doit relever cette fois.

L’IMF c. l’IA

Les scénaristes Christopher McQuarrie – qui réalise son troisième M : I consécutif – et Erik Jendresen ont trouvé une façon ingénieuse de mettre fin à la surenchère de technologies que chaque nouveau chapitre amenait. Ils ont créé un ennemi qui empêche son utilisation. La menace de Dead Reckoning n’est pas un homme ou un groupe, mais une intelligence artificielle appelée l’Entité. Assoiffée d’information, elle infiltre tous les systèmes informatiques du monde.

Il y a ceux qui désirent la contrôler et ceux qui souhaitent la détruire. Sans surprise, Ethan Hunt (Tom Cruise, toujours dans une grande forme) est dans le deuxième camp et doit ainsi lutter contre certaines personnes influentes de son propre pays. La quête d’une clé, divisée en deux parties, est au cœur du récit. Sans elle, l’Entité décidera du sort de l’humanité. Une fois assemblée, la clé a l’apparence d’un symbole religieux. Subtil.

PHOTO FOURNIE PAR PARAMOUNT PICTURES ET SKYDANCE

Pom Klementieff incarne Paris.

Il y a également ceux qui « travaillent » pour l’insatiable intelligence artificielle. Gabriel (Esai Morales) est le visage humain de l’Entité. Sans trop qu’on explique ses motivations, il élimine ceux qui s’opposent à son maître virtuel. Ethan et lui partagent également un passé sombre. Gabriel peut compter sur quelques acolytes, en particulier Paris, incarnée par Pom Klementieff (Mantis des Guardians of the Galaxy). Flamboyante comme les assassins qu’on voit habituellement dans les séries de films James Bond ou John Wick, Paris est une composition irrésistible de l’actrice née à Québec.

Des femmes à la hauteur

Sans dire qu’elles volent la vedette à Tom Cruise, les protagonistes féminines de Dead Reckoning Part One crèvent l’écran. Même s’il s’agit de son troisième film, la Ilsa Faust de Rebecca Ferguson (Dune, Silo) demeure mystérieuse et imprévisible.

Tout aussi fascinante est Alanna Mitsopolis, alias la Veuve blanche, incarnée par Vanessa Kirby (The Crown, Pieces of a Woman). Ce deuxième tour de piste dans le rôle permet à l’actrice britannique de briller davantage.

PHOTO FOURNIE PAR PARAMOUNT PICTURES ET SKYDANCE

Tom Cruise, Hayley Atwell et la Fiat 500

Finalement, Hayley Atwell (Peggy Carter dans l’univers Marvel) joue la nouvelle venue Grace, une voleuse de haut niveau. En mettant la main sur l’une des moitiés de la clé, elle se retrouve cependant dans une situation qui la dépasse, ce qui donne lieu à de bons moments comiques et d’autodérision.

Les héros et les vilains de la série nous ont habitués à une maîtrise de tous les instants, même dans l’échec. On rit de bon cœur lors d’une poursuite pendant laquelle Grace accroche chaque obstacle sur son passage.

Son sort ne s’améliore guère lorsqu’elle passe dans le siège passager menottée au bras gauche d’Ethan au volant d’une minuscule Fiat 500. Cette proximité forcée marque le début d’une nouvelle relation crédible entre l’agent de l’IMF et un personnage féminin. La chimie entre les deux comédiens opère de belle façon.

Magnifier l’action

Rythmée par l’excellente partition de Lorne Balfe, l’œuvre de Christopher McQuarrie ne ralentit pas. Quelques scènes, surtout celles d’explication, pourraient même être plus calmes.

Tom Cruise et son équipe se dépassent une fois plus en ce qui a trait aux cascades. Même si la vidéo promotionnelle du saut à moto dans le vide a beaucoup circulé, voir la version finale au grand écran – idéalement en IMAX – est une tout autre expérience. Si ce n’est pas assez, la scène finale dans le train devrait impressionner les cinéphiles les plus flegmatiques.

Ce n’est pas seulement l’ampleur de l’action ou le danger des manœuvres, mais comment le tout est filmé. De nombreux plans rapprochés permettent de ressentir l’émotion des personnages et contribuent à faire évoluer la relation entre eux. C’est sans dire un mot que Tom Cruise et Hayley Atwell élèvent leur performance. Dans notre siège, nous les regardons en retenant notre respiration jusqu’au générique. Épatés, mais impatients, nous réalisons que nous avons jusqu’au 28 juin 2024 pour reprendre notre souffle.

En salle

Consultez l’horaire du film
Mission : Impossible – Dead Reckoning Part One
(V. F. : Mission : Impossible – Bilan mortel, première partie)

Action

Mission : Impossible – Dead Reckoning Part One
(V. F. : Mission : Impossible – Bilan mortel, première partie)

Christopher McQuarrie

Avec Tom Cruise, Hayley Atwell, Rebecca Ferguson

2 h 43

8/10