Synopsis : La toute jeune Neneh rêve de devenir ballerine et de rentrer à l’école de ballet de l’Opéra de Paris. Neneh est talentueuse et ambitieuse, mais la directrice de l’établissement est réticente à la voir intégrer l’école.

C’est l’histoire déjà racontée (mais toujours bonne à redire) d’une héroïne noire à qui le milieu scolaire blanc ne désire pas faire de place. Ce sont les embûches et les conflits qui viennent avec le racisme qui est encore latent, parfois frontal, dans des situations où une personne tente d’accéder à des rangs fermés hermétiquement à ceux qui lui ressemblent.

Souvent très touchant et même drôle, Neneh superstar, écrit et réalisé par Ramzi Ben Sliman (Ma révolution), est aussi parfois décevant. Les embûches que rencontre la jeune fille sont marquées à trop gros traits. Mais elles sont aussi plutôt rares. Ce n’est pas que l’on voudrait voir la jeune Neneh être victime d’encore plus de discrimination (une discussion entre les jurés d’admission au début du film est à elle seule lourde de racisme). Mais on est face à un film qui veut surtout, finalement, faire du bien. En résulte un côté plus lisse. Mise à part la directrice de l’école (garante des traditions), Neneh n’est pas confrontée à beaucoup des gens foncièrement réticents à sa présence à l’école de l’Opéra de Paris. L’actrice Maïwenn, dans le rôle de Mariane Belaga, la directrice et ancienne étoile, vole presque la vedette à sa jeune contrepartie à certains moments.

Neneh superstar repose d’abord sur la prémisse de l’injustice à laquelle font face les personnes non blanches lorsqu’elles intègrent un lieu majoritairement blanc. Mais elle se développe surtout en l’histoire d’une enfant qui convainc facilement tout le monde qu’elle a trop de talent pour être laissée de côté. Cette trame narrative est facile à suivre et permet des moments agréables à regarder, qui mettent finalement de l’avant le pouvoir de la résilience.

L’actrice Oumy Bruni Garrel est convaincante dans le rôle-titre, elle qui avait déjà fait ses premières armes dans les films de son père, Louis Garrel (La croisade), et de sa mère, Valeria Bruni-Tedeschi. Ses parents, joués par Aïssa Maïga et Steve Tientcheu, incarnent avec force cette ambition de ceux qui sont toujours désavantagés de donner à leur enfant tout ce qu’ils n’ont pas pu recevoir.

Neneh superstar fait du bien. On s’attache à la jeune fille, on s’accroche à ses rêves, on souhaite qu’elle réussisse. Les embûches auraient pu être plus grandes, pour plus de réalisme, peut-être. C’est surtout la résolution du mystère qui plane dès le début (concernant la directrice de l’école) qui nous laisse sur notre faim.

Quelque peu inégal, Neneh superstar reste un film qui saura certainement plaire à beaucoup.

Consultez l’horaire du film
Neneh superstar

Comédie dramatique

Neneh superstar

Ramzi Ben Sliman

Avec Oumy Bruni Garrel, Maïwenn et Aïssa Maïga

1 h 35
En salle

7/10