Sylvester Stallone est l’une des plus grandes vedettes de l’histoire d’Hollywood. Son parcours est toutefois des plus atypiques. Sly raconte comment l’acteur, réalisateur et scénariste est parvenu à créer son propre chemin dans une industrie qui ne voulait pas de lui.

Chaque personne est unique, mais certaines se distinguent davantage par leur singularité. Sylvester Stallone est de celles-ci.

À travers son œuvre, on pouvait deviner qu’il avait eu une enfance difficile. Sans le dire explicitement, l’homme de 77 ans raconte dans Sly que son frère Frank et lui ont été battus par leur père. La relation entre leurs parents, souvent absents, était houleuse. Les frangins ont trouvé refuge dans les cinémas.

Les années ont transformé leur distraction préférée en objectif professionnel. Mais les rôles se font rares et se résument à des personnages de brutes de peu de mots. Pendant ce temps, Sylvester Stallone écrit. Si personne ne veut l’embaucher pour qu’il raconte son histoire, il va le faire lui-même. Le récit de Rocky intéresse divers studios, mais ils ne veulent que le scénario et un acteur de leur choix dans le rôle-titre. Stallone persiste. Et obtient l’Oscar du meilleur film, en plus de citations pour meilleur acteur et meilleur scénario.

Près du tiers de Sly est consacré à la création de Rocky puis à la célébrité que le film de 1976 a procurée à l’acteur. Il est intéressant de l’entendre s’exprimer sur les défis de la production du long métrage et de la gestion du succès par la suite. On comprend également que l’essence de la série des Rocky est puisée dans la vie de son créateur : la violence de son enfance, ses rêves, ses échecs. Il en va de même pour le personnage de Rambo, une facette encore plus brutale de sa psyché.

Les témoignages d’Arnold Schwarzenegger, de Quentin Tarantino et du critique Wesley Morris sont particulièrement pertinents pour expliquer les années 1980-1990 pendant lesquelles Stallone enchaîne les films de qualité variable. Toutefois, le nombre d’intervenants est limité considérant la longue carrière de l’acteur. Plus le documentaire avance, plus on n’entend que Stallone. Il se répète et son propos s’apparente graduellement à celui d’un motivateur. En plus de coupes au montage, il manque l’apport de collègues récents et de sa famille.

Thom Zimny, qui a réalisé des documentaires sur Johnny Cash, Elvis Presley et Willie Nelson ainsi que plusieurs clips de Bruce Springsteen, a tourné les entrevues avec son sujet lors du déménagement de celui-ci. On voit d’innombrables statues, figurines, bustes, tableaux et autres œuvres à l’effigie des personnages de l’univers Stallone se faire soigneusement emballer. Sly mentionne qu’il est à un point dans sa vie où il doit changer d’air pour continuer d’avancer. Il quitte donc la Californie pour retourner dans son New York natal.

Pour lui, c’est peut-être significatif, mais pour nous, ce ne l’est pas du tout.

Sly V.F. : Sly : Stallone par Stallone

Documentaire

Sly V.F. : Sly : Stallone par Stallone

Thom Zimny

Avec Sylvester Stallone, Arnold Schwarzenegger, Quentin Tarantino

1 h 35
Sur Netflix

5/10