Dans Bernadette, film biographique ludique où Catherine Deneuve brille dans le rôle de Bernadette Chirac, Léa Domenach raconte comment l’ex-première dame de France est devenue la coqueluche du peuple.

À la fois gentille satire politique, comédie féministe rose bonbon et film biographique ludique, Bernadette, premier long métrage de Léa Domenach, flirte allègrement avec la fantaisie et ne s’en cache pas. Et ce, même si la réalisatrice reproduit à la perfection certaines scènes croquées par les médias et s’inspire de Forrest Gump, de Robert Zemeckis, pour recréer d’autres moments marquants de la vie de l’ex-première dame de France.

Ainsi, dès la première scène, où un chœur présente le personnage central, Bernadette Chirac, née Chodron de Courcel le 18 mai 1933 à Paris, on annonce que ce qui suivra prend de grandes libertés avec la réalité. Et voilà pour les historiens qui chercheraient à taper sur les doigts de la cinéaste, fille du journaliste politique Nicolas Domenach, grand spécialiste de... Jacques Chirac.

Ringarde avec ses vieux tailleurs Chanel, ce qui lui vaudra des réprimandes du couturier Karl Lagerfeld (Olivier Breitman), glaciale, hautaine, traitant le petit personnel avec dédain, Bernadette Chirac, interprétée avec maestria par l’ex-égérie de Chanel Catherine Deneuve, n’est pas le genre de femme que l’on souhaiterait rencontrer. Certainement pas dans les couloirs de l’Élysée.

Même si elle a patiemment épaulé son mari pendant des années afin qu’il soit élu président de la République en 1995, on comprend aisément pourquoi Jacques Chirac (Michel Vuillermoz, hilarant avec ses sourires benêts) et leur fille Claude (Sara Giraudeau), son assistante, ont voulu reléguer Bernadette dans l’ombre. Or, grâce à son chef de cabinet, Bernard Niquet (Denis Podalydès), la dame en pastel, présentée comme ayant plus de flair que son mari, leur prouvera qu’elle n’est pas une potiche. À la grande surprise du clan Chirac, le peuple français s’entichera de sa première dame.

Étonnant croisement entre Legally Blonde, de Robert Luketic, et Potiche, de François Ozon, où Deneuve reprenait avec brio le rôle créé à la scène par Jacqueline Maillan, Bernadette pose un regard tendre et respectueux sur un personnage peu amène que la grande actrice française parvient à rendre humain et attachant. Bien que la réalisatrice et sa coscénariste Clémence Dargent réécrivent de manière espiègle l’Histoire au détriment de Jacques Chirac, qui fait figure de guignol, à l’instar de son successeur Nicolas Sarkozy (Laurent Stocker, qui imite parfaitement le phrasé du politicien), il n’est pas sûr que leur Bernadette passe à l’histoire.

En salle

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Bernadette

Comédie dramatique

Bernadette

Léa Domenach

Catherine Deneuve, Denis Podalydès et Michel Vuillermoz

1 h 32

6/10