Orion a peur de tout. Surtout de l’obscurité. Un soir, celle-ci prend la forme d’une imposante mais sympathique entité appelée Noir. Elle se donne le défi de vaincre la frayeur maladive du garçon en lui faisant découvrir les merveilles de la nuit.

On ne juge pas un livre à sa couverture. On devrait en faire autant pour un film et sa bande-annonce. Celle d’Orion and the Dark (La nuit d’Orion, en version française) est peu représentative de l’œuvre brillante et touchante tirée du livre du même nom d’Emma Yarlett.

D’abord, elle mise presque exclusivement sur la dynamique entre Orion (la voix de Jacob Tremblay) et Noir (celle de Paul Walter Hauser), à la manière de celle d’Aladin et du Génie. Elle n’est toutefois pas aussi divertissante que le classique de Disney. Entre autres parce que Noir est un peu ennuyeux – n’est pas Robin Williams qui veut. Habité par la tristesse d’être source de peur pour tant de jeunes – et moins jeunes –, le personnage revêt cependant une étonnante profondeur. En plus d’un complexe d’infériorité par rapport à Lumière.

L’angoisse d’Orion est encore plus habilement dépeinte. Les 10 premières minutes sont consacrées à l’hilarante énumération des nombreuses peurs du garçon de 11 ans. Celui-ci les documente dans un cahier de dessins, ce qui permet une variation dans le style d’animation, qui est sinon plutôt simpliste, sans être mauvais – l’œuvre des branches parisienne et bangalorienne du studio Mikros. Ses frousses sont démesurées, mais la somme de ses craintes fait en sorte que ses peurs représentent bien celles d’enfants de différents âges. Sa méfiance, pour ne pas dire sa terreur, face à Noir s’estompe graduellement à mesure qu’il gagne confiance en lui et envers les autres.

Car il n’y a pas juste Noir. Le reste de l’équipe nocturne est formée de Sommeil, Quiétude, Insomnie, Drôles de Bruits et Douce Rêverie. Ils ajoutent humour, camaraderie et nuance au récit signé par le génial Charlie Kaufman. Le scénariste de Being John Malkovich, Adaptation, Eternal Sunshine of the Spotless Mind, Anomalisa et I’m Thinking of Ending Things – il a aussi réalisé les deux derniers – bonifie l’histoire originale avec une dimension émotive puissante qui témoigne de l’important rôle des parents dans la gestion des craintes de leurs enfants.

Sur Netflix

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Orion and the Dark (V. F. : La nuit d’Orion)

Animation

Orion and the Dark (V. F. : La nuit d’Orion)

Sean Charmatz

Avec les voix de Jacob Tremblay, Paul Walter Hauser, Angela Bassett

1 h 30 Sur Netflix

7/10