Sa silhouette maigrichonne et ses grands yeux noirs ont fait de Jay Baruchel un acteur de premier choix pour les comédies. De Knocked Up à Just Buried, présenté en première au festival du film Juste pour rire, le montréalais est l'objet de toutes les sollicitations hollywoodiennes et canadiennes.

Mais voilà : Jay Baruchel, 26 ans, est montréalais, canadien, et ne s'en cache pas. Vêtu d'un tee-shirt griffé Prince Edward Island, portant un tee-shirt marqué Canada dans son sac, le paquet de Players et le porte-monnaie du Canadien posés sur la table, Jay Baruchel accumule les signes extérieurs de canadianité.

On le lui fait remarquer, il rit, et exhibe fièrement la feuille d'érable tatouée sur son coeur. «Et c'est un vrai», promet-il. Le jeune Baruchel pourrait couler des jours heureux aux États-Unis, mais il a choisi de rester fidèle à Montréal. Prosélyte, il constate : «Montréal est la meilleure ville au monde.»

C'est donc tout naturellement que Jay Baruchel se prête au service après-vente pour Just Buried la comédie noire de Chaz Thorne présentée au Festival du film Juste pour rire. Jay Baruchel joue Oliver, qui hérite un jour du salon funéraire de son père. «C'est un nerd, quelqu'un de très en colère aussi. Quand j'ai commencé à parler avec Chaze, il m'a dit : toi, tu bouges beaucoup. Mais si tu fais un effort pour ne pas bouger, pour rester figé, cela peut être très, très drôle» dit Jay Baruchel.

Un problème se pose rapidement au nouvel entrepreneur : le manque de morts dans le village. Qu'à cela ne tienne, il décide avec sa petite amie de trouver ses clients en forçant un peu le destin. «Just Buried, je pourrais dire 1000 choses là-dessus, et notamment que c'est le genre de film que j'irais voir. C'est vraiment dans le délire des Monty Python.»

Le jeune comédien se flatte de jouer dans une comédie que lui-même irait voir, mais une comédie dont le tournage lui a permis, aussi, de se rapprocher de ses racines familiales en Nouvelle-Écosse. «Aller là-bas, c'est aller dans mon autre maison. C'est la seule autre place, en dehors de Montréal, qui me fait ça», raconte-t-il.

Entre deux évocations de projets de cinéma (How to Drain Your Dragon, des studios Dreamworks, Tropic Thunder, avec Ben Stiller et Jack Black), Baruchel revient invariablement sur son attachement à Montréal et au Canada. On apprend ainsi au cours de l'entrevue que la page d'accueil Internet de l'acteur est...cbc.ca.

Jay Baruchel ne cache pas son excitation à tourner pour la première fois dans un film à Montréal, en août, Trotsky, de Jacob Tierney -le fils du producteur de Bon Cop Bad Cop, Kevin Tierney, et ami du «quartier des anglos», NDG, bien sûr.

«C'est l'histoire d'un gamin persuadé d'être la réincarnation de Léon Trotski. Ça se passe à Montréal dans la communauté juive. Je suis juif par mon père et je connais la culture juive montréalaise très bien», raconte Jay Baruchel.

Les projets s'enchaînent pour Baruchel, ancien enfant vedette, qui n'a connu, de son aveu, qu'une seule année noire, à l'âge de 17 ans -»je n'ai tourné que deux pubs pour Chevrolet», rit-il- Il sera aussi à Toronto avec Real Time, de Andy Hayes.

L'été prochain, il jouera et produira une comédie, Jay and Seth vs the Apocalypse, un film auquel participeront le Canadien Seth Rogen (Knocked Up, Superbad, Pineapple Express) et Evan Goldberg (un ancien de McGill).

Just Buried, ce soir, 21h30, au Cinéma Impérial, dans le cadre du Festival de films Juste pour rire.