Le décès de l'acteur et réalisateur français Jean-Claude Brialy, mort mercredi à l'âge de 74 ans, a suscité une grande émotion dans le pays où politiques et artistes lui ont rendu hommage.

Le président Nicolas Sarkozy a déclaré qu'avec la mort de ce «grand acteur» et «entrepreneur» disparaissait «un humaniste gourmand et un mémorialiste inépuisable», «une sentinelle de la nuit, de la fête et de la poésie».

Le Premier ministre François Fillon a salué «avec beaucoup de tristesse» la mémoire de l'acteur et réalisateur, l'«un des artistes préférés des Français» en mettant en exergue sa «courtoisie», son «humour», et son «talent de conteur».

«C'est aujourd'hui toute la France de la culture qui est en deuil", a déclaré de son côté l'ancien président Jacques Chirac en saluant un «homme de coeur, généreux, passionné, élégant», qui incarnait l'«excellence française».

Pour l'ancien ministre socialiste de la Culture, Jack Lang «la disparition de Jean-Claude Brialy déchire le coeur de ceux qui l'ont admiré et aimé».«Il incarnera à jamais la soif de vie, le goût des autres, la passion du théâtre», a-t-il estimé.

Le réalisateur Claude Lelouch s'est dit «triste» de la disparition de cet homme qui «savait tout» sur le métier. «Quand je voulais savoir quelque chose sur ce métier j'appelais Jean-Claude. Il connaissait tout, l'humeur, la santé des gens, c'était une bête de curiosité», a-t-il dit.

Pour l'actrice Jeanne Moreau, 79 ans, Jean-Claude Brialy était «comme un jeune frère». Elle a affirmé qu'elle garderait de lui l'image du «jeune homme quand il est venu dans ma loge il y a bien des années», son «sourire, sa générosité, son élégance». «Je regrette qu'il soit parti avant moi», a-t-elle dit.

Le comédien Pierre Arditi a salué l'un des acteurs «les plus marquants de la Nouvelle vague» qui a «traversé le siècle» avec une «acidité brillante».

«Jean-Claude Brialy était adorable, exactement comme on l'imagine. C'était un homme fin, délicat, généreux et attentif aux autres», a dit Pierre Arditi.

Jean-Claude Brialy est mort mercredi à son domicile des suites d'une longue maladie.

Apparu pour la première fois au cinéma en 1956 dans Elena et les hommes de Jean Renoir, il fut l'interprète de Louis Malle (Ascenseur pour l'échafaud, 1957, Les amants, 1958), Claude Chabrol (Le beau Serge, 1958, Les cousins, 1959), François Truffaut (Les quatre cents coups, 1959) et Eric Rohmer (Le genou de Claire, 1970).

Propriétaire du théâtre Les Bouffes parisiens, après avoir dirigé le théâtre Hébertot, il fut aussi réalisateur, à la télévision et pour le grand écran.