Ponijao, Mari, Bayar et Hattie sont respectivement nés en Namibie, au Japon, en Mongolie et aux États-Unis. Ils vivent dans des environnements différents les uns des autres et pourtant, ils ont beaucoup en commun, montre Bébé(s), documentaire français réalisé par Thomas Balmès.

Film facétieux sans narration, Bébé(s) suit le quotidien de quatre enfants de leur naissance à leurs premiers pas. Ce film a vu le jour grâce à Alain Chabat. «Je ne sais pas pourquoi j’ai pensé à ça, mais en tout cas je me suis dit que cela pourrait être intéressant de voir un documentaire animalier avec des bébés», raconte le comédien français, passé des Nuls à la production.

Pour suivre les émois et émerveillements des bébés, le réalisateur Thomas Balmès a donc privilégié une approche très cinéma direct. «Je savais que ça allait devenir universel tout en restant proche du documentaire qui parle de la réalité là on est dans la forme la plus pure du cinéma d’observation. Des longs plans-séquences, avec peu de choses montées», dit-il.

Dans Bébé(s), le réalisateur a tenu à évacuer tout contexte social. Ainsi, peu importe que les enfants grandissent dans une famille de bergers ou d’éleveurs en Namibie ou en Mongolie ou au plein cœur de Tokyo. «Je voulais juste montrer la diversité du rapport à l’environnement. On a quatre familles ni riches, ni pauvres», croit le réalisateur.

Loin de vouloir montrer autre chose que des enfants, le film, estime son réalisateur, a une résonance universelle. «Ce qui me frappe c’est que déjà à quelques jours, les caractères des enfants sont déjà dessinés», poursuit quant à lui Alain Chabat.

À la liberté des enfants filmés en Namibie ou en Mongolie est opposée l’arrivée, très tôt dans la vie, de l’éducation pour les enfants japonais ou nord-américains. Ainsi, la famille d’Hattie, à San Francisco, tente de lui enseigner dès ce premier mois que «la terre est notre mère» ou encore que la violence, c’est mal.

«J’ai essayé humblement de remettre en question l’assurance que l’on peut avoir en Europe, mais aussi aux États-Unis quant à l’éducation des enfants», dit Thomas Balmès. «Il n’y a pas une seule manière d’élever des enfants», juge pour sa part Alain Chabat.

De la même façon, le choix des pays et des familles n’a aucune volonté de représentativité. «Thomas connaissait bien la Mongolie, il dit que c’est un pays magnifique et moi j’avais envie du Japon et des États-Unis. On s’est décidés sur ces quatre pays et quatre familles. On ne veut pas dire voici notre planète: on s’est juste dit ce sont quatre petits humains», explique le producteur.

Ces quatre petits humains pourront susciter l’intérêt à travers le monde puisque le film sort en salle en Amérique du Nord (et au Québec) avant de prendre l’affiche en France. «On l’a vendu dans beaucoup de territoires», confirme Alain Chabat. «Avec les bébés malgré tout, on touche à l’universel», rappelle Thomas Balmès.

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Bébé(s) prend l’affiche le 7 mai.