L'affiche people de Parker pourrait se lire ainsi: le poulain de Stallone, le personnage fétiche de Donald Westlake, le mari d'Helen Mirren. Disons plus simplement que La Presse a rencontré Jason Statham, interprète du fameux Parker dans le film de Taylor Hackford.

Donald Westlake a publié plus d'une centaine de livres sous différents pseudonymes. Sous le nom de Richard Stark, il a imaginé Parker, un criminel d'exception avec un code d'honneur coulé dans le béton: en vedette dans 24 romans, Parker ne vole que les bien nantis ou ceux qui seront remboursés par leurs assurances. Et, surtout, il ne tue ni ne blesse ses victimes.

Manque de pot, il engage souvent des complices qui dérogent à «sa» loi. Parker, alors, se venge. Implacablement. Et il aime ça.

Le romancier décédé en 2008 éprouvait une affection particulière pour cet antihéros. Au point où il en a scrupuleusement protégé l'intégrité face à la puissante machine hollywoodienne.

Oui, plusieurs adaptations ont été faites des aventures de ce voleur ingénieux et brutal: Lee Marvin l'a incarné dans Point Blank, Jim Brown dans The Split, Robert Duvall dans The Outfit et Mel Gibson dans Payback. Mais le personnage en vedette dans ces longs métrages s'appelait Walker, McClain, Macklin et Porter.

Le secret

C'est avec l'aval des ayants-droit de l'écrivain que, cinq ans après la mort de Donald Westlake, Jason Statham incarne, dans Parker de Taylor Hackford (An Officer and a Gentleman, Ray), le premier Parker... nommé Parker.

«J'ai aimé l'histoire, le personnage, le langage, le pedigree que Donald Westlake lui a créé», résumait, lors de rencontres de presse tenues à New York, l'acteur connu pour faire à peu près toutes ses cascades depuis son aventure avec Luc Besson dans The Transporter: «J'ai créé un précédent avec ce film-là quant à ce que les gens attendent de moi», poursuit celui qui ouvre Parker en plongeant sur la route par la vitre d'une bagnole roulant à 90 km/h.

«Le secret? Vous n'atterrissez pas sur la tête, vous mettez les mains vers l'avant et vous roulez sur vous-même», dit-il en riant.

Réalisme

L'autre secret? «Vous ne tombez pas sur l'asphalte, mais sur une plateforme fixée à la bagnole. Sauf qu'il y a toujours de risque de tomber au bas de la plateforme», sourit Taylor Hackford qui, s'il n'est pas un habitué des films d'action, a tenu à insuffler de lui-même à celui-ci. Et par «lui-même», cet ancien documentariste signifie réalisme.

«Parker n'est pas Superman, il se fait blesser, il boite, il doit se soigner, il a mal», explique celui qui a, pour faire face à Jason Statham, pris contact avec Jennifer Lopez: «Mais je l'ai prévenue immédiatement: je ne veux pas la diva, je ne veux pas le glamour, je veux une femme de 40 ans qui a touché le fond du baril et qui retourne vivre chez sa mère.»

Elle est agente immobilière à Palm Beach. Il se fait passer pour un riche Texan en quête d'une maison, alors qu'il traque la bande de malfrats qui, après un coup qui a mal tourné (selon le code Parker, quoi!), l'a laissé pour mort au bord d'une route.

«Vous pouvez ne pas aimer Parker, mais vous devez le respecter», croit le réalisateur.

À chacun ses forces

Jason Statham abonde, lui qui aime jouer «les bons gars ou les méchants types, parce que le mec du milieu n'est pas intéressant».

Oh, il n'a rien contre l'idée de tenter un jour le coup du grand rôle d'acteur: «Mais pourquoi j'irais m'essayer à quelque chose que Philip Seymour Hoffman fait si brillamment? dit-il à la blague. À chacun ses forces!»

Et sa force est dans l'action. Ainsi, il sera du troisième volet de The Expendables: «Oui, le film va se faire, mais pour l'instant, il est dans la tête de Sly.» Et, poursuivant sur sa complicité avec Sylvester Stallone, il évoque Homefront, que l'on verra cet été: «Sly m'a passé ce scénario qu'il avait écrit pour lui et il m'a demandé si j'aimerais le faire à sa place. On ne refuse pas un privilège comme ça.»

Allez hop, donc, de quelques autres cascades!

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Parker prend l'affiche aujourd'hui. Les frais de voyage ont été payés par Les Films Séville.