La langue française évolue à une vitesse folle. Chaque semaine, notre conseillère linguistique décortique les mots et les expressions qui font les manchettes ou qui nous donnent du fil à retordre.

Les noms avenir et futur sont-ils synonymes ? Oui et non. On peut parfois les employer indifféremment, mais trop souvent, le nom futur est employé quand c’est le nom avenir qui aurait convenu, notamment parce qu’en anglais, on emploie seulement le mot future — attention à la graphie, le nom futur ne se termine pas par un en français. Le mot avenir tend ainsi à disparaître.

Il y a une nuance entre les mots avenir et futur, qu’explique l’Académie française dans un billet. « Avenir désigne une époque que connaîtront ceux qui vivent aujourd’hui, alors que futur renvoie à un temps plus lointain, qui appartiendra aux générations qui nous suivront. »

Une restructuration est nécessaire pour assurer l’avenir de l’entreprise. L’avenir de la langue française. Que nous réserve l’avenir ? Nul ne peut prédire avec exactitude ce qui pourrait arriver dans le futur. S’inquiéter de l’avenir de ses enfants, être promis à un brillant avenir. On évite d’écrire « avoir un bel avenir devant soi ». C’est un pléonasme.

Selon le contexte, on peut donc aussi bien écrire les moyens de transport de l’avenir (le REM) que les moyens de transport du futur (la voiture volante).

Enfin, seul le mot futur s’emploie comme adjectif. Les temps futurs. Les générations futures. Les futurs mariés.

On écrira à l’avenir, au sens de « dorénavant, à partir de maintenant », et non « dans le futur » qui est un calque de l’anglais. La Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française précise que cette locution s’emploie « en parlant d’un changement et suggère généralement que les choses n’ont pas été faites correctement jusqu’à maintenant ». À l’avenir, les portes fermeront à 17 h. À l’avenir, nous voulons être informés de tout retard.

La locution dans l’avenir est aussi correcte, mais n’a pas exactement le même sens que la locution à l’avenir. Elle signifie plutôt « un jour prochain, ultérieurement ». Certains craignent que, dans l’avenir, la lecture ne soit éliminée par les jeux vidéo.

Courrier

« Réduire au maximum »

Je vois souvent l’expression « réduire au maximum ». Ne devrions-nous pas dire plutôt « réduire au minimum » ?

Réponse

On recommande d’employer, dans la langue soignée, la locution au minimum à la suite d’un verbe qui exprime une idée de diminution comme abaisser, diminuer, limiter, réduire ou restreindre.

Mais l’emploi de la locution au maximum, en ce sens, est très courant. On lui donne alors le sens de « le plus possible », « à l’extrême » ou « au plus haut degré ».

Pour éviter d’être critiqué ou de susciter un malentendu, on peut préférer une de ces expressions.

Vous avez des questions sur la langue française ? Posez-les à notre conseillère linguistique. Elle répondra à une question chaque dimanche.