Une fois par mois, nos photographes racontent l’histoire derrière une image marquante.

À l’occasion du lancement du festival Mural, l’artiste français Saype a créé une œuvre immense au pied du mont Royal. Conçue début juin avec une peinture écoresponsable qui s’est dissoute en à peu près deux semaines, elle a aujourd’hui disparu. Or, même tout juste après sa réalisation, il n’était pas simple d’admirer la fresque à partir du plancher des vaches. Comme photographe stagiaire pour La Presse, je peux toujours compter sur la technologie pour mieux voir les choses, que ce soit grâce à une lentille à longue focale, un grand angle ou même, dans ce cas-ci, un drone. Quelques secondes de vol ont suffi pour contempler l’œuvre dans son ensemble et, en même temps, admirer la ville.

Charles William Pelletier, La Presse

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

L’incendie 172, un monstre de feu incontrôlable, y a ravagé des centaines de kilomètres de forêt.

J’ai été dépêché sur la Côte-Nord au début du mois dernier pour couvrir les immenses incendies de forêt qui ont forcé l’évacuation de près de 10 000 personnes. L’incendie 172, un monstre de feu incontrôlable, y a ravagé des centaines de kilomètres de forêt. Le 3 juin, toute la population de Sept-Îles espérait une bonne nouvelle de la SOPFEU. Dans l’attente, je prenais des photos dans le quartier Sainte-Famille, à la recherche d’une scène qui résumerait l’incertitude et l’état d’esprit de l’endroit. Dès mes premiers pas dans le parc, j’ai remarqué cette scène parfaite : des enfants qui jouent sous un soleil voilé par la fumée. L’un d’eux observait un avion-jouet, rappelant le travail acharné des CL-415 qui protégeaient la région.

Martin Tremblay, La Presse

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Le chef de police de Montréal Fady Dagher

Conscient de l’importance de comprendre les réalités vécues par les personnes en situation de vulnérabilité, le chef de police de Montréal Fady Dagher se prépare à passer une nuit dans la chambre 4-10 de La Maison du Père, le 5 juin. Cette chambre est normalement destinée aux hommes engagés dans un processus de réhabilitation dans l’espoir de se libérer de la rue et de reconstruire leur vie. J’ai eu la chance de suivre le chef de police pendant deux jours, au moment où il s’imprégnait du quotidien, des difficultés palpables et des espoirs naissants de populations vulnérables. L’expérience a permis au chef de police d’appréhender de façon approfondie les défis auxquels elles font face.

Olivier Jean, La Presse

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Robert Charlebois

« Les trois premières chansons. » C’est le temps généralement imparti aux photographes quand on leur donne accès au devant de la scène pour un spectacle. Ils doivent ensuite laisser le champ libre aux spectateurs. La consigne était en vigueur pour la prestation de Robert Charlebois, en clôture des Francos, le 17 juin. Arrivée tôt malgré la pluie, la foule méritait un bon show. Comme beaucoup de photographes étaient sur place, il fallait jouer du coude pour être bien placé. Vers la fin de la troisième chanson, déjà bien servis par le chanteur, des photographes ont commencé à libérer le devant de la scène. Plus ou moins satisfait de mes photos, j’ai profité de leur départ pour me placer en plein centre, tout juste devant Garou le fou, qui m’a alors offert cette photo sur un plateau d’argent.

Dominick Gravel, La Presse

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Le festival Holi, dans le Vieux-Port de Montréal

Le 24 juin, je devais me rendre au festival Holi dans le Vieux-Port de Montréal. À l’occasion de cette fête de tradition indienne, les participants se lancent de la poudre de couleurs à base d’amidon de maïs dans un grand élan de joie. Mon patron m’avait prévenu : « Prends-toi un vieil appareil parce que ça s’infiltre partout, cette petite poudre. » Je m’étais d’abord promis de rester en périphérie pour ne pas être trop la cible du bonheur des autres, mais parce que je travaillais avec un outil presque obsolète, j’ai pu entrer dans la danse en toute confiance pour prendre cette photo.

Dominick Gravel, La Presse

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Une rainette au mont Saint-Bruno

J’ai eu la chance de suivre les gens de la SEPAQ au moment où ils libéraient des rainettes dans des plans d’eau au mont Saint-Bruno. Ces grenouilles étaient prêtes à vivre d’elles-mêmes, transportées dans des glacières à dos de voiturettes de golf. Il a fallu plusieurs efforts de la part de l’équipe pour traverser la forêt, les herbes étant trop hautes par endroits. On se serait crus dans la savane africaine. Arrivé sur place, j’ai été très heureux de pouvoir immortaliser ces petits amphibiens dans leur habitat naturel, notamment ce spécimen perché sur un brin d’herbe.

Martin Chamberland, La Presse