Les irréductibles du mazout
Environ 20 000 résidences montréalaises ont encore le mazout comme principale source de chauffage. Comment réduire le recours à cet hydrocarbure ? Pour comprendre les freins et les perceptions, la Ville a effectué un sondage psychographique et une étude de segmentation. « Les gens ne sont pas divisés en deux : ceux qui ont changé et ceux qui n’ont pas changé, observe Marie-Philippe Chouinard, chargée d’expertise en changement comportemental à la Ville de Montréal. Il y a différentes étapes de changement. L’objectif est de voir où les gens se situent pour mieux les accompagner. » À ceux qui semblaient prêts à agir, la Ville a envoyé de l’information sur des subventions. Aux réfractaires : de la documentation sur l’impact du mazout et les avantages des énergies renouvelables. Les travaux se poursuivent et l’impact réel de cette campagne ciblée sera mesuré.
Les barrières du compost
Alors que le déploiement de la collecte de résidus alimentaires se poursuit dans les immeubles de neuf logements et plus, le Service de l’environnement de la Ville de Montréal sonde les gestionnaires d’immeubles résidentiels pour connaître leurs pratiques de gestion des matières résiduelles et les perceptions et freins à la participation aux différentes collectes. « On réalise que les gens ne participent pas assez, souligne Marie-Philippe Chouinard. C’est là que la psychologie environnementale peut être intéressante. Où sont les freins ? » Dans le cas du compost, les normes sociales jouent pour beaucoup. « Si des gens sortent leur bac de compost dans la rue, les voisins vont être plus incités à le faire. »
Les automobilistes mis au défi
L’Association des Centres de gestion de déplacements du Québec (ACGDQ), des organismes soutenus par le ministère des Transports et de la Mobilité durable qui ont pour mission d’accompagner les employeurs, les institutions et les municipalités en matière de mobilité durable, organise depuis 15 ans le Défi sans auto solo. Jusqu’au 24 septembre, les entreprises et les institutions participantes se livrent une compétition amicale en encourageant leur personnel ou leurs étudiants à réduire leurs déplacements en voiture individuelle. « L’idée est de s’appuyer sur cette psychologie humaine qui aime jouer. Il y a plein de prix à gagner », souligne Aline Berthe, présidente de l’ACGDQ et directrice générale de MOVIA. Dans ses actions de mobilisation, l’Association décerne aussi des prix aux organisations qui font figure de modèle.
Des sociologues chez Hydro
En partenariat avec l’Université Laval, les sociologues de l’Institut de recherche d’Hydro-Québec (IREQ) mènent une étude sur la consommation énergétique des familles, leurs contraintes et leur inclination à déplacer leur consommation hors des périodes de pointe. « L’objectif est […] de voir comment on peut les accompagner dans la transition énergétique qu’on regarde avec la lunette de la transition juste », indique la chercheuse Marie-Andrée Leduc. Son équipe se penche également sur le microréseau électrique de Lac-Mégantic, le premier au Québec. « Un sociologue regardera comment les communautés vont s’organiser en contexte de transition énergétique et documentera les éléments facilitants et les difficultés liées à l’implication citoyenne. C’est aussi une étude de cas pour voir comment envisager la transition énergétique dans d’autres municipalités », précise Justine Langlois, sociologue et chercheuse à l’IREQ.
Mobiliser les entreprises
Excellence industrielle Saint-Laurent offre des services-conseils aux entreprises, notamment en développement durable et en mobilité alternative. Dans son approche auprès des entrepreneurs, le commissaire en développement durable, Sylvain Foulon, met en pratique des stratégies empruntées à la psychologie environnementale. Aux plus récents constats sur les changements climatiques, il accole des projets d’impact qui font rêver. « Je leur dis : “Imaginez si vous aviez des panneaux solaires à la grandeur du toit ou un toit végétal. Les employés seraient heureux, vous seriez la fierté du parc [industriel].” » Ainsi, il a convaincu une entreprise qui souhaitait planter un arbre d’aménager tout un jardin avec ses employés. Lors de l’élaboration d’un plan d’action, il suscite aussi l’adhésion des dirigeants en les impliquant dans le processus.