« Les camps où vivent les Rohingya sont un vrai chaos, ils sont remplis de gens désespérés ; il n’y a pas beaucoup de lueurs d’espoir », témoigne Jason Mills, conseiller régional pour les affaires humanitaires et la communication pour l’Asie du Sud-Est de Médecins sans frontières.

Il travaille depuis trois ans sur la question des réfugiés rohingya, un peuple dépouillé de la citoyenneté birmane dans les années 1980, et victime de vagues de répression au fil des ans.

L’année 2017 a marqué leur exode de Birmanie (Myanmar), quand leur nombre était estimé à 2 millions de personnes. Près de la moitié des membres de cette communauté musulmane a fui vers le Bangladesh, gagnant l’un des camps de fortune du territoire.

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Violences

Une recrudescence de violence et de kidnappings dans la dernière année, de même qu’un manque de ressources, a convaincu des milliers de Rohingya de tenter leur chance en prenant un bateau vers la Malaisie, principalement, ou vers l’Indonésie.

« On a des preuves directes d’enfants qui se font duper et trafiquer de force à l’extérieur des camps, raconte M. Mills. Et qui sont retenus une fois à l’extérieur. Il y a aussi des exemples de familles qui ont choisi de partir et de prendre la voie très dangereuse de la traversée en bateau vers l’Indonésie, pour y demander l’asile. »

Si la traversée en mer comporte son lot de risques, des familles vivent aussi avec l’inquiétude pour des êtres chers aux mains de passeurs : des proches ont raconté avoir reçu des appels pour exiger des sommes supplémentaires afin de mener une personne à destination, alors que sa traversée était déjà amorcée, rapporte le quotidien britannique The Guardian.

Le corridor maritime n’est pas le seul emprunté en Asie. Depuis le coup d’État militaire en Birmanie il y a trois ans, d’autres groupes ethniques ont parcouru un chemin difficile pour se réfugier en Thaïlande.

Avec Reuters, The Guardian