Sam Altman, célèbre dirigeant d’Open IA, a investi 180 millions de dollars américains dans Retro Biosciences, une jeune pousse qui promet d’ajouter 10 années « en santé » à notre espérance de vie. Il n’est pas le seul homme d’affaires à rêver d’éternité. Mark Zuckerberg, Jeff Bezos et Larry Page ont aussi investi dans la recherche sur la vieillesse.

Les entrepreneurs de la Silicon Valley investissent des petites fortunes dans des entreprises en démarrage qui promettent de résoudre les secrets de la longévité. Nanotechnologies, intelligence artificielle, robots, imprimantes 3D… Certaines recherches ressemblent à des romans de science-fiction.

PHOTO TIRÉE DU COMPTE INSTAGRAM DE BRYAN JOHNSON

Bryan Johnson

Le porte-étendard de cette tendance aux États-Unis se nomme Bryan Johnson et il est son propre cobaye. Vous avez peut-être déjà vu des images de cet homme au teint cireux et aux abdos découpés au couteau ? Âgé de 46 ans, il se vante d’en avoir l’air 10 de moins. Et promet que cette jeunesse éternelle est à portée de tous, à condition d’adhérer à Blueprint, son programme de suppléments qui, assure-t-il, lui a permis de renverser l’œuvre du temps.

La lutte contre le vieillissement est un marché lucratif qui pourrait générer jusqu’à 600 milliards de dollars américains en 2025, selon les analystes de la Bank of America.

Dans les librairies, les livres sur la longévité cartonnent : Outlive du DPeter Attia, vanté par Oprah Winfrey, figure sur la liste des titres les plus vendus du New York Times depuis presque un an. Life Force du motivateur Tony Robbins, Lifespan du DDavid Sinclair de l’Université Harvard, ainsi que les Blue Zones de Dan Buettner, dont la série documentaire est actuellement offerte sur Netflix, se vendent tous très bien. Même phénomène en France où, ces jours-ci, le DFrédéric Saldmann, auteur de Votre avenir sur ordonnance, est invité à tous les micros pour parler de « l’optimisation du capital santé ».

Une question d’attitude

Le Québécois Éric Simard s’inscrit dans cette mouvance. Biologiste de formation, il s’apprête à lancer son cinquième livre sur la longévité dans lequel il abordera la question de la prévention.

« Il y a encore quelque chose du vieillissement qu’on ne comprend pas », me lance-t-il au téléphone. Selon lui, la vieillesse ne doit pas être vue comme une maladie, mais comme une dysfonction cellulaire.

L’homme d’affaires a lui aussi sauté dans le train de la vente de suppléments. Son entreprise, Idunn Technologies, commercialise une gamme de produits à base d’extraits de plantes, développée avec un biologiste de l’Université Concordia. Les résultats ont fait l’objet d’un article révisé par les pairs dans la revue Oncotarget.

Au-delà des suppléments, Éric Simard aimerait que les gens réalisent à quel point les habitudes de vie peuvent faire une énorme différence et retarder les maladies associées au vieillissement.

La majorité de la population ne comprend pas. On ne leur dit pas qu’ils ont un pouvoir sur leur santé. On donne des médicaments pour les maladies cardiovasculaires qui réduisent les risques de 20 %, mais monter 50 marches chaque jour donne les mêmes résultats. Ce n’est pas vrai que la maladie est une loterie.

Éric Simard, biologiste et fondateur d’Idunn Technologies

Le biologiste, qui est également président de l’Association professionnelle pour la santé intégrative, croit dur comme fer que la longévité est aussi une question d’attitude. « Qu’ont en commun les centenaires ? lance-t-il. Ils sont ricaneurs, d’agréable compagnie, consciencieux, actifs. Si on veut vieillir en santé, il faut améliorer sa personnalité, devenir plus positif. »