Non mais quelle surprise! Contre toute attente, le Fonds de solidarité de la FTQ a réussi un tour de force en bouclant son dernier semestre en territoire positif.

Un rendement de 0,2%. Vous allez me dire: calme-toi, Girard. Qu'y a-t-il de si extraordinaire avec un tel rendement de pratiquement zéro? Il a été inscrit dans une période de grande turbulence financière et boursière, alimentée par la grave crise des dettes souveraines en Europe. Au cours de ce semestre allant du 1er juin au 30 novembre dernier, les grands indices boursiers de la planète ont fortement reculé: S&P\TSX de la Bourse de Toronto -10,4%; S&P 500 de la Bourse de New York -6,3%; MSCI Europe -14,7%; MSCI Pacifique -7,6%; MSCI Marchés émergents -15,4%.

La déconfiture s'est avérée encore plus catastrophique du côté des actions des PME inscrites à la Bourse canadienne, alors que l'indice BMO Nesbitt Burns Small Cap a reculé de 14,5%; le TSX Small Cap a perdu 16,0%; et le TSX Venture a écopé d'un effondrement de 26,1%.

Se sortir d'un si difficile semestre sans que le gigantesque portefeuille de 8,2 milliards de dollars du Fonds FTQ ne perde globalement des plumes mérite donc un bon coup de chapeau. À vrai dire, je trouve les 583 235 actionnaires du fonds syndical vraiment chanceux de se sortir indemnes de la dernière crise boursière.

Comment la direction du Fonds de la FTQ explique-t-elle son étonnante performance?

«En raison de la mission du Fonds de solidarité FTQ, une partie importante de son portefeuille est constitué de titres privés et de fonds spécialisés, ce qui lui a évité de subir pleinement la baisse des marchés boursiers au cours des derniers mois. Par conséquent, la répartition des actifs du Fonds tend à limiter son potentiel de perte dans un cycle baissier des marchés boursiers comme celui que l'on vit présentement.»

Voici le rendement obtenu par catégorie d'actifs. Le portefeuille de 3,4 milliards de «titres privés et fonds spécialisés» a bouclé le semestre avec un gain de 6,1%. Toute une performance dans le contexte de la déconfiture boursière du semestre en question. Pendant ce temps-là, le portefeuille de 650 millions des entreprises partenaires cotées en Bourse a perdu 13,3%, comparativement à une chute de 17,5% pour l'indice BMO des petites capitalisations québécoises.

Pour sa part, le portefeuille de 2,4 milliards de «titres à revenu fixe» a gagné 3,8% au cours du semestre. Et le portefeuille de 1,7 milliard «d'actions sectorielles et autres titres» a reculé de 6,0%, donc passablement moins que les grands indices boursiers.

Grâce au bilan global du portefeuille, les gestionnaires du Fonds FTQ ont ainsi réussi à battre d'aplomb le rendement de l'indice du Globe and Mail portant sur la moyenne des fonds équilibrés neutres. Cet indice a rapporté une perte de 4,8% au semestre terminé le 30 novembre, soit cinq points de pourcentage de moins que le Fonds FTQ. Pour la période des 12 derniers mois, l'indice des fonds équilibrés a fait du surplace alors que le Fonds FTQ a progressé de 3,8%.

Comme rendement annuel composé, le Fonds de solidarité rapporte jusqu'à présent un gain de 7,0% sur trois ans et 1,3% sur cinq ans. Cela se compare au rendement obtenu par l'indice des fonds équilibrés neutres. Par contre, il est important de préciser que le Fonds de la FTQ dispose d'un atout, soit l'obtention de crédits d'impôt de 30%. Le prix de l'action du Fonds de la FTQ s'élève actuellement à 25,98$.

Par ailleurs, les actionnaires du petit cousin Fondaction de la CSN n'ont pas eu droit à une aussi bonne surprise. Fondaction a terminé le semestre avec un rendement négatif de 2,9%. C'est tout de même respectable comme rendement quand on le compare à la contre-performance des grandes places boursières nord-américaines, asiatiques, européennes et des marchés émergents.

Bien que Fondaction présente depuis sa création un rendement inférieur à celui du Fonds de solidarité, le fonds n'en offre pas moins un atout fiscal de plus, soit des crédits d'impôt totaux de 40%, soit 10 points de pourcentage de plus.

Mais les gens intéressés devront attendre la prochaine cuvée, l'émission d'actions pour la saison des REER 2011 se terminant le 29 février prochain est déjà fermée. L'action de Fondaction est présentement fixée à 9,30$. Les 110 000 actionnaires de Fondaction se partagent un actif de 875 millions de dollars.

Des Allemands trop productifs

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), c'est l'Allemagne qui serait à l'origine de la crise financière en zone euro. Rien de moins! Pourquoi? Parce que les travailleurs allemands sont trop productifs, comparativement aux autres travailleurs européens.

«L'amélioration de la compétitivité des exportateurs allemands est de plus en plus identifiée comme la cause structurelle des difficultés récentes dans la zone euro», indique l'OIT, dans une dépêche de l'agence de presse AFP.

Contrairement au président français Nicolas Sarkozy qui vante les gains de compétitivité de l'économie allemande, l'OIT y voit au contraire un frein à la croissance européenne.

Comme les coûts du travail allemands ont chuté depuis une décennie, cela aurait eu pour effet de nuire à la croissance des pays concurrents. Avec des «conséquences néfastes pour la viabilité de leurs finances publiques», se plaint l'OIT.

Ai-je bien lu? C'est quand même incroyable de voir ainsi l'OIT critiquer vertement la productivité des Allemands! Pis encore: leur mettre sur le dos la déconfiture des finances publiques des pays non productifs...

L'OIT, c'est l'agence de l'ONU qui est chargée au niveau mondial d'établir et de superviser les normes internationales du travail. Dotée d'une structure tripartite, elle rassemble des représentants des gouvernements, des employeurs et des travailleurs.