Les cas du premier ministre d’Israël, Benyamin Nétanyahou, dit Bibi dans son pays, et de Donald Trump sont du copier-coller, un étant le sosie politique de l’autre.

Les jumeaux ont la justice au derrière pour plusieurs crimes potentiels, et ont besoin du pouvoir pour tenter de se sortir de la merde, c’est-à-dire entraver leur système judiciaire afin d’être disculpés.

Tels deux zombies politiques de l’apocalypse, avec leur résurrection, ils ne rechigneront pas à malmener l’ordre social dans leur quête d’absolution pour leurs fripouilleries.

Dans le genre, les deux pourraient estimer le chaos comme une hypothèse stratégique, et la violence comme une fatalité, s’ils peuvent en tirer profit et se sauver les fesses.

On ne souhaitait pas autant de stamina à ces septuagénaires. On préférerait les voir jouer au shuffleboard ou au whist, ou par malchance séjourner dans un CHSLD.

Bibi a réussi à former un gouvernement majoritaire en s’associant à des partis politiques minoritaires, formés d’intégristes religieux complètement givrés, qui voudraient voir le pays dirigé selon les préceptes de leur foi.

Trump a été élu en 2016 grâce à l’appui des évangélistes, dont les croyances refusent l’avortement, ce qui a mené à une remise en question historique, rétrograde et, dans les faits, à l’abolition de ce droit dans plusieurs États.

Trump vient d’être inculpé à New York, et d’autres accusations beaucoup plus sérieuses devraient le frapper comme un dix-roues dans les prochains mois.

Bibi, de son côté, est accusé pour des affaires de corruption, fraude et abus de confiance. Vraiment pas chic. Son procès est en cours.

Les deux ne s’interdisent pas une gestion autoritaire de l’État, et ont bien peu de considération pour l’équilibre des pouvoirs. En fait, ils ne le comprennent pas.

Trump croit que la Cour suprême américaine doit trancher en sa faveur parce que la majorité de ses membres sont conservateurs, et qu’il en a nommé personnellement trois.

Bibi, lui, croit plutôt que celle de son pays a beaucoup trop de pouvoir, d’où son assaut récent pour lui retirer des prérogatives et les transformer en mandats législatif et exécutif. L’objectif étant évidemment d’éviter sa condamnation.

Bien que parfois tourmenté, Israël est une démocratie depuis sa fondation en 1948, et les Américains, eux, vénèrent leur Constitution.

Malgré tout, Trump a tenté de déstabiliser le système politique américain avec l’émeute du 6 janvier 2021 au Capitole.

De son côté, Bibi, dans sa poursuite d’affaiblissement de la Cour suprême, a provoqué des rassemblements monstres et des menaces de grève générale qui ont fait trembler le pays.

Il a décidé de remettre le tout à plus tard, dans un mois, en réaffirmant sa volonté d’arriver à ses fins, intentions extrêmement dangereuses quant à la paix sociale.

Dans les deux cas, ce qui fascine est cet irrespect des institutions, et l’indécence assumée à s’approprier les leviers de l’Éat à des fins personnelles.

On les aimerait avec plus d’aménité, mais qui croit que Trump a pleuré la mort d’employés de la sécurité du Capitole causés par l’attaque de ses supporteurs ?

Ou qu’il s’émeut de l’assassinat d’enfants dans des écoles américaines, qui sont l’objets d’attaques de malades qui ont accès à toutes les armes possibles ? Aussi, parce que le cher homme est en osmose avec le puissant lobby américain des armes à feu.

Qui croit que Bibi s’empêcherait de dormir concernant les répercussions sociales et économiques de ses actions contre les institutions de son pays, pour sauver sa peau ?

Avouons par ailleurs que la réaction d’une partie du peuple israélien, qui a pris la rue pour contrer les intentions malveillantes de son premier ministre, est plutôt remarquable.

Aux États-Unis, Trump, lui, se met en scène et se fait à la fois victime et agresseur, en promettant la vengeance.

Mais ce qui est remarquable dans ce cas est la pleutrerie républicaine, qui s’avachit comme une limace devant la couette couleur jaunisse.

Même Ron DeSantis, principal adversaire présumé de Trump, que David Frum de The Atlantic surnomme Diet Trump.

Michelle Obama a déjà dit : « When they go low, we go high ! »

Elle avait raison. Mais pouvaient-ils devenir aussi poltrons ? Il semble bien que oui, ils peuvent atteindre des niveaux de bassesse insoupçonnés.

Une fois tout cela exprimé, il y a un problème : Trump et Nétanyahou ont été élus et battus légalement, comme Bibi a été réélu de la même façon, et Trump pourrait l’être éventuellement.

La voilà, la tragédie !

Avec Erdogan en Turquie, Orban en Hongrie, Duda en Pologne et Saïed en Tunisie, par exemple, et des situations pas très claires en Inde, en Roumanie et dans les Balkans, entre autres, les démocraties dites illibérales se développent progressivement, et l’indépendance de la justice en devient la première victime.

Trump et Nétanyahou ne sont sûrement pas en désaccord avec cette tendance.

On peut détester Trump, mais comprendre par ailleurs les fondements de l’idéologie fiscale conservatrice américaine.

On peut s’inquiéter de Poilievre, mais retenir de bons souvenirs du conservatisme de Brian Mulroney.

On se surprend parfois à devenir nostalgique, et souhaiter une résurgence d’une vraie droite équilibrée, et sociale, afin de voir disparaître ces dangereux usurpateurs qui disent la représenter mais qui, plutôt, contaminent les valeurs conservatrices traditionnelles.

Entre nous

Pour ceux qui douteraient encore de l’incompétence de ChatGPT, voici ce qu’il m’a répondu à la demande suivante : Écrire un texte sur le troisième lien dans le style Régis Labeaume.

La réponse :

Ah, le fameux troisième lien ! Vous savez, moi, le maire Régis Labeaume, j’ai souvent été questionné sur ce sujet. Et je vais vous dire une chose, je suis pour le troisième lien, oui, vous avez bien entendu, pour !