Bon, encore un peu de méchanceté. Ça a toujours sa place quand c’est mérité. Et comme je suis le seul juge ici…

Entre vous et moi, Charles the third, avec son air d’épagneul égaré sous la pluie, même avec une couronne sur la tête, il possède toujours autant cette tronche de perdant. On a l’impression que le roi ne battrait pas un deux de pique.

Vous me direz qu’il n’est pas tannant, le petit roi, comme le chante Jean-Pierre Ferland. Peut-être, mais on aura toujours sa face dans nos poches quand même. Raison de plus pour utiliser notre carte de crédit. Et elle nous coûte aussi une brique pour le fla-fla, la petite bête.

C’est aussi vrai qu’avec ses 74 ans, on devrait être exempté de payer pour un jubilé….

Je râle, mais je confesse malgré tout n’avoir jamais réprouvé un certain penchant pour le rituel, la parade. À l’ère de ChatGPT, il me semble que ça fait du bien de se réfugier dans le coutumier. Mon côté old fashion, c’est ethnologique chez moi.

Ça doit dater de l’époque où, enfant, mon père a adhéré à la garde paroissiale à Saint-Félicien, dont les membres, entre autres, passaient la quête à l’église. Je me disais qu’il fallait être vraiment important pour recueillir ainsi l’oseille des chrétiens, en plus de circuler dans les allées au pas militaire.

Cela dit, fainéant comme je suis, vous devinez bien que j’ai visionné le couronnement en différé. Pas question d’un lever à 5 h du matin, même pour un roi.

Première constatation, Charles Windsor – parce que c’est son nom roturier –, on s’entend pour dire qu’il a eu le poste par pushing, pistonné le grand flanc mou, parce que sa mère est passée avant lui. Du népotisme, m’sieurs dames ! Mais bien sûr, comme le disait si bien saint Innocent, le népotisme, pourvu que ça reste dans la famille…

Non, mais sérieux, là ! En vertu de mon test personnel pour juger les individus, l’embaucheriez-vous, Charles, vous ? 

Et n’oubliez pas que si sa maman, Élisabeth, n’a pas abdiqué en sa faveur, quitte à devenir une patronne centenaire, c’est probablement qu’elle savait que son Charlot n’était pas capable de faire le boulot, et qu’elle ne voulait pas voir ça de son vivant. 

Cela dit, à son âge, il est peut-être temps qu’il se mette à travailler, s’il veut accumuler un petit fonds de retraite, le pauvre !

Deux mots sur Camilla. 

Comme tout le monde, la pulsion de Charles pour Camilla m’est un mystère. Cela me dépasse, et son sourire m’inquiète, elle, surtout quand ses crocs latéraux se dévoilent. Mais quoi qu’on en pense, elle est repartie de l’Abbaye, en plus du titre de reine consort, avec la Verge de l’équité et de la miséricorde.

Et dites-moi que vous n’avez pas eu une petite pensée pour Diana pendant la cérémonie, en vous demandant à quoi ressemblerait aujourd’hui, à 62 ans, cette superbe femme.

Et justement, cette cérémonie : moyenâgeuse et féodale. Le roi qui devient le chef de l’Église anglicane, en bonus. Festival de la zibeline et du fétichisme, de la vénération de bébelles, païenne et paganisme.

Je me demandais ce que les fiston et frangin pensaient de tout cela : Dirty Harry et Mini Andrew, assis comme des lépreux dans les mezzanines, membres dépareillés de la famille.

Chef religieux anglican ? Avec un premier ministre britannique, Rishi Sunak, de foi hindoue, qui lit des versets de la Lettre (pas un mail) de saint Paul aux Colossiens ? Là, ils m’ont mêlé d’aplomb ! Et en présence du lord-maire de Londres, Sadiq Khan, musulman pratiquant.

Est-il dieu possible que la description de tâches du roi ne corresponde plus à la réalité de cette société ? Pense que oui, moi !

En passant, avant d’entendre le PM Sunak, je ne connaissais pas les Colossiens. Si ça vous intéresse, ils venaient d’une ville, Colosses, peut-être située dans le coin de Dolbeau, qui a été détruite en l’an 60, au 1er siècle après J.-C., par un tremblement de terre.

Entre nous, le vrai problème de la royauté britannique, c’est qu’ils auraient dû sauter une génération, et donner la job au jeune William et à sa blonde, Kate. Il me semble que ça passerait mieux. 

À propos, belle occasion pour un peu de lâcher de noms (name dropping). Vous savez que j’ai reçu William et Kate à l’hôtel de ville de Québec, il y a quelques années ?

Oui, madame !  J’ai vécu, moi, les mecs !  J’ai vécu !

Absolument charmants, les enfants. 

Ben oui, ils m’ont invité dans les châteaux de leur famille là-bas, vous pensez bien ! Mais bon, l’agenda, vous savez, jamais simple…

Et j’avoue que j’étais un peu intimidé de ne pas savoir quoi porter en me levant le matin dans cet environnement. Je me voyais mal en mou, avec mocassins et t-shirt défraîchi aux couleurs de Pink Floyd…

Et moi, deux œufs tournés, bacon, avec un costard sur le dos, pas capable !

Finalement, s’ils visaient vraiment la réconciliation, les Brits, ils feraient vivre le Brexit à Charles et nommeraient Sir Paul McCartney comme souverain à sa place. 

Si c’était le cas, moi, je vire mon capot de bord, je prête serment à la Couronne britannique autant de fois que vous le voulez, et je jure de voter non à tous les référendums à venir sur la souveraineté du Québec !

Entre nous

Après avoir écrit toutes ces vacheries, je reconnais que la parade suivant la cérémonie m’a beaucoup plu. Les gros casques de poil, ça fait vraiment le travail.

C’est pour ça que j’adorais la cérémonie du Droit de cité, les 3 juillet, aux fêtes annuelles de la ville de Québec, quand le Royal 22Régiment paradait devant l’hôtel de ville.

Regardez la cérémonie du Droit de cité sur YouTube