Daniel Brière est toujours en quête d'une première conquête de la Coupe Stanley. Claude Lemieux en revendique trois. Chaque fois, il l'a soulevée avec des équipes différentes.

Daniel Brière affiche 49 buts et 106 points en 104 matchs éliminatoires en carrière. C'est encore loin des 80 buts et 158 points amassés par Claude Lemieux, qui a toutefois disputé 234 rencontres.

Tout ça pour dire que s'il est trop tôt pour proclamer que Daniel Brière a détrôné Claude Lemieux à titre de meilleur joueur de l'histoire en séries éliminatoires - titre que le grand Wayne Gretzky lui-même a attribué à «Pepe» à la fin de sa carrière -, on peut lancer sans le moindre risque de se tromper que Brière est le meilleur depuis les années de gloire de Lemieux.

Ce n'est pas rien!

Brière a encore une fois hier fait la preuve qu'il est un monstre des séries en propulsant les Flyers vers une victoire de 4-3, en prolongation, aux dépens des Devils du New Jersey. Quelques secondes après s'être vu - avec raison - refuser un but gagnant parce qu'il avait botté la rondelle avec son patin au lieu de simplement la rediriger, Brière a déjoué Martin Brodeur à l'aide d'un bon tir de la pointe.

Cette fois, c'était bon! Et les Flyers se réveillent ce matin avec une avance de 1-0 dans la série demi-finale qui les oppose aux Devils.

Le tir frappé de Brière n'était pas un plomb. Mais le petit joueur de centre gatinois a une fois encore maximisé ses occasions en se fiant à la précision bien plus qu'à la puissance.

Et à un peu de chance? Oui, peut-être. Sans doute, même. Mais les meilleurs joueurs savent faire tourner la chance du bon bord. De leur bord!

C'est d'ailleurs de cette façon que Brière a nivelé les chances, presque à mi-chemin dans la rencontre, lorsqu'il a inscrit un but magnifique au terme d'une échappée.

Brière n'est pas le meilleur joueur des Flyers. Non! Et encore une fois cette année, les partisans des Flyers et les journalistes qui suivent les activités de l'équipe ont maugréé en soulignant que l'équation entre le salaire versé à Brière - 52 millions sur huit ans avec une moyenne de 6,5 millions sur la masse jusqu'en 2014-2015 - et ses statistiques personnelles en saison régulière (16 buts, 49 points en 70 matchs) favorisait nettement le joueur de centre aux dépens de l'équipe.

Après avoir contribué à la victoire de leurs favoris hier, avec ses sixième et septième buts des séries, ses neuvième et dixième points, Brière a eu droit à une vibrante ovation pendant et après sa visite sur la patinoire à titre de première étoile. Et cette fois, le compte semblait bon...

Le naturel revient au Bryz... galop!

Les Flyers d'hier n'avaient rien à voir avec ceux qui ont éliminé les Penguins de Pittsburgh il y a huit jours.

Rien de rien...

Une semaine après le début de match endiablé de Claude Giroux, qui a battu Sidney Crosby et les Penguins dès sa première présence, le leader des Flyers et le reste de son équipe patinaient dans le sable.

Les Devils avaient déjà un but et 10 tirs au cadran lorsque les Flyers ont mis Martin Brodeur à l'épreuve pour la première fois.

«Nous sommes deuxièmes dans toutes les courses et nous perdons nos batailles pour les rondelles. C'est une très mauvaise combinaison», a convenu Peter Laviolette lorsque l'analyste Pierre McGuire lui a demandé de commenter le début de match de son équipe à NBC.

Si les Flyers étaient encore dans le coup, c'était grâce à Ilya Bryzgalov. Eh oui! Vous avez bien lu. Bryzgalov est le seul Flyers à avoir entamé le match en même temps que les joueurs des Devils.

Et heureusement. Car avant de se faire déjouer par Zach Parise tôt dans le match, le gardien aux performances ô combien imprévisibles s'était dressé devant Patrik Elias et Steve Gionta.

Avec ses 15 arrêts en première période, Bryzgalov a permis à ses coéquipiers de réaliser que la deuxième ronde était commencée.

Lentement, mais sûrement, les Flyers se sont réveillés.

Brière a marqué. VanRiemsdyk l'a imité 37 secondes plus tard. Le match a tourné.

Bryzgalov aussi. Il s'est mis à cafouiller avec les rondelles qu'il tentait de maîtriser autour de son filet. Une bien mauvaise idée. D'autant que cela lui a coûté le but égalisateur marqué par Travis Zajac.

Claude Giroux a redonné les devants aux Flyers, qui l'auraient emporté 3-2 n'eût été ce cadeau du ciel, un autre, accordé par Bryzgalov sur un tir de routine de Petr Sykora qui s'est faufilé entre les jambières du gardien russe.

Bryzgalov pourra dire qu'il avait déjà fait sa part. Personne ne pourra le contredire. Mais si les Devils dominaient 1-0 au pointage et 15-6 les tirs au but après la première période, ils l'ont déjoué deux fois en 11 tirs - et trois occasions de marquer - dans les 44 dernières minutes et demie du match.

À l'autre bout de la patinoire, Martin Brodeur faisait face à 30 tirs après une première période facile. Comme quoi, le meilleur gardien n'est pas toujours celui qui gagne...

McGuire parmi les candidats du CH

Les informations liées au processus de sélection du prochain directeur général du Canadien sont difficiles à dénicher. Encore plus difficiles à confirmer. Mais après la confirmation obtenue par mon collègue Richard Labbé que le Canadien avait rencontré Marc Bergevin, adjoint du directeur général Stan Bowman, à Chicago, vous pouvez ajouter le nom de Pierre McGuire à la liste de candidats rencontrés par l'état-major du Tricolore. Quand? Où? Je ne peux vous l'indiquer. Mais une source digne de foi assure qu'une rencontre a eu lieu.

Parce qu'il est analyste au réseau NBC et un commentateur omniprésent sur plusieurs plateformes médiatiques, Pierre McGuire jouit d'une grande popularité. Il est d'ailleurs le candidat le plus en vue pour obtenir le job. Surtout hors du Québec.

Quelles sont ses chances?

Je n'ai pas d'informations précises à offrir. Pas question alors de contribuer aux rumeurs et spéculations que des spécialistes bien meilleurs que moi dans le domaine s'assurent de faire mousser. Cela dit, plusieurs conversations échangées au cours de la fin de semaine indiquent que Bergevin, McGuire et aussi Julien Brisebois font partie d'un groupe de trois ou quatre sérieux candidats. L'autre serait François Giguère, qui a succédé à Pierre Lacroix à titre de DG de l'Avalanche du Colorado. Cette information vient d'un observateur bien branché dans la LNH.

Quand tombera la décision finale?

Il semble que le Canadien soit dans la dernière ligne droite. Serge Savard et Geoff Molson auront-ils besoin d'une, deux trois autres semaines pour se brancher? Sais pas. Je sais toutefois qu'ils doivent prendre leur temps. Car ils n'ont pas le droit de se tromper.

Photo: AP

Daniel Brière a marqué à 4:36 de la période de prolongation pour procurer la victoire aux Flyers, dimanche. Il a ainsi obtenu son septième but en sept matchs éliminatoires.