Si j'étais Louise Harel, je commencerais à me ronger les ongles.

Les nouvelles ne sont pas bonnes pour la chef de Vision Montréal. Depuis un mois, sa cote de popularité dans les sondages baisse lentement, mais sûrement.

Entre le 9 et le 11 septembre, 41% des personnes interrogées étaient prêtes à voter pour Louise Harel. Deux semaines plus tard, elle a glissé à 40%. Pourtant, le vérificateur de la Ville venait de déposer un rapport dévastateur sur les compteurs d'eau.

 

Une occasion en or pour Mme Harel qui aurait dû en profiter. Mais non, sa cote a piétiné.

Cette semaine, dans le nouveau sondage Angus Reid-La Presse, les nouvelles sont carrément mauvaises. Mme Harel perd trois points, pour se retrouver à 37%.

Et le sondage a été réalisé avant qu'elle exige la démission de son bras droit, Benoit Labonté, accusé d'avoir accepté de l'argent de la part d'entrepreneurs liés au scandale des compteurs d'eau pour financer sa course à la direction du parti en 2008. Une tuile qui risque de lui faire mal.

Pendant ce temps, le maire Gérald Tremblay surnage. Même si les scandales se multiplient à l'hôtel de ville, sa cote de popularité ne bouge pas. Entre le 9 et le 11 septembre, 38% des Montréalais étaient prêts à voter pour lui. Un mois plus tard, il a seulement perdu deux points.

Une étonnante stabilité. Pourtant, les Montréalais se passionnent pour le scandale des compteurs d'eau qui a sérieusement égratigné l'administration Tremblay. La moitié des électeurs affirment d'ailleurs que cette histoire va influencer leur vote.

Gérald Tremblay a-t-il réussi à convaincre les citoyens qu'il ne savait rien et qu'il était blanc comme neige? Ou Louise Harel a-t-elle été incapable de transformer les malheurs de son adversaire en votes sonnants et trébuchants?

Pourtant, les Montréalais trouvent que Louise Harel est plus honnête que Gérald Tremblay, qu'elle a de meilleures idées et qu'elle est mieux placée pour combattre la corruption.

Par contre, elle perd son avance dès qu'il est question de leadership: 26% des répondants disent qu'elle est la candidate qui a le plus de leadership, la même proportion que pour Gérald Tremblay.

Ça, ce n'est pas une bonne nouvelle pour Mme Harel.

Et Richard Bergeron, le chef de Projet Montréal? Il monte et il monte. Il est passé de 14% à 20%, puis à 23% dans les intentions de vote. En un mois. Une surprenante progression de neuf points pour ce quasi-inconnu.

Gérald Tremblay bat aussi Mme Harel dans le rayon des tuyaux. Les personnes interrogées affirment que le maire est l'homme de la situation pour rafistoler les infrastructures. Et quelle est la priorité des priorités des Montréalais, a demandé Angus Reid? Les tuyaux et les routes, qui arrivent bons premiers dans le coeur des électeurs, loin devant la transparence et la lutte contre la corruption.

Gérald Tremblay a été un bon intendant. Pendant quatre ans, il a veillé jalousement sur la santé de nos tuyaux. Au diable les grandes réalisations et la lutte contre la corruption, pensons tuyaux et nids-de-poule. C'est le triomphe du concierge.