Les relations entre la direction de LNH et la Ville de Glendale, où sont établis les Coyotes de Phoenix, ont pris une tournure pour le pire, mardi.

Lors d'une réunion publique du Comité des finances de Glendale, la mairesse Elaine Scruggs a livré une charge à fond de train contre la LNH, accusant ses dirigeants d'avoir «berné» ses concitoyens.

Les propos lapidaires de Mme Scruggs constituent un développement majeur dans ce dossier. Les chances de survie des Coyotes dans la région de Glendale-Phoenix, déjà modestes, se sont de nouveau affaiblies. Jamais encore la mairesse ne s'était montré si dure à l'endroit de la LNH.

Mme Scruggs dénonce non seulement le comportement de la LNH au cours des derniers mois, mais elle veut renégocier le paiement de 25 millions promis par la Ville pour éponger les pertes de l'équipe cette saison.

La colère de Mme Scruggs trouve son origine le 10 mai dernier. Ce jour-là, le Conseil municipal a approuvé le versement de cette contribution après avoir entendu les propos rassurants de Bill Daly, le commissaire adjoint de la LNH, qui s'était déplacé pour l'occasion.

«Cette concession possède un bel avenir», avait affirmé M. Daly, laissant entendre que les Coyotes auraient bientôt de nouveaux propriétaires tentés par l'aventure du hockey dans le désert.

Selon Mme Scruggs, Glendale a approuvé ce paiement en croyant qu'il ne s'agissait que d'une assurance pour conserver l'équipe. Et que l'arrivée promise d'un nouveau propriétaire, qui prendrait charge des finances des Coyotes, libérerait la Ville de cette obligation. Les événements ne se sont pas déroulés ainsi.

Ironiquement, la sortie de Mme Scruggs valide la position de l'Institut Goldwater, jusque-là un de ses plus féroces adversaires dans ce dossier. En menaçant de contester en justice la vente des Coyotes à l'homme d'affaires Mathew Hulsizer en 2010, ce groupe de pression conservateur a bloqué le projet.

Ce jour-là, Gary Bettman a perdu sa bataille l'opposant à Darcy Olsen, la présidente de l'Institut. Depuis ce temps, l'avenir des Coyotes ne tient qu'à un fil.

En affirmant que la LNH a «berné» Glendale, Mme Scruggs renforce la position de l'Institut, pour qui cette affaire sent mauvais depuis le début. On peut aussi se demander si la mairesse n'envisage pas des poursuites.

Mme Scruggs en est aux derniers mois de son mandat. Elle a déjà annoncé qu'elle ne serait pas candidate aux élections de l'automne. La LNH n'a pas réagi à ses commentaires.

Les tensions entre la LNH et Glendale augmentent les chances de transfert des Coyotes dans une autre ville la saison prochaine. Voilà une bonne nouvelle pour les partisans du retour des Nordiques.

En revanche, un autre développement survenu jeudi dernier dans l'Association nationale de basketball (NBA) complique la situation. Le récent accord entre la Ville de Sacramento et les propriétaires des Kings en vue de la construction d'un nouvel amphithéâtre est compromis.

Les deux parties ne s'entendent pas sur la répartition des coûts de lancement du projet. Au point où David Stern, le commissaire de la NBA, a déclaré hier qu'il ressentait «plus d'espoir que de confiance» dans ce dossier. Les négociations se poursuivent et on devrait en savoir plus long la semaine prochaine.

Si les Kings et Sacramento ne s'entendent pas, l'équipe pourrait déménager à Seattle en vue de la prochaine saison. Cela ouvrirait la porte à la construction d'un nouvel amphithéâtre dans cette ville du nord-ouest américain.

Chris Hansen, un riche investisseur originaire de Seattle, est prêt à acheter les Kings de Sacramento et à participer au financement de cet amphithéâtre, qui serait aussi disponible pour le hockey.

Compte tenu que la LNH n'a jamais caché son intérêt pour Seattle, Gary Bettman et Bill Daly surveilleront sûrement l'évolution de ce dossier avant de prendre une décision finale quant à l'avenir des Coyotes.

Bref, si le retour des Nordiques semble plus que jamais possible, l'affaire n'est pas encore entendue.