Faut-il faciliter l’accès aux « champignons magiques » ? Vous avez été nombreux à partager vos réflexions sur l’encadrement à donner à la vente de cette substance toujours illégale au pays. Voici un aperçu du courrier reçu.

J’ai 65 ans. Je suis un adepte du microdosage. Ma femme me dit que je suis moins chialeux depuis que j’en prends. Je suis d’accord, je me sens plus « léger”…

Robert

Pour une réglementation responsable

Il est indéniable que la consommation de champignons magiques soulève des préoccupations légitimes en matière de santé et de sécurité publiques. Cependant, l’approche de l’interdiction totale n’est peut-être pas la meilleure solution. Au lieu de cela, nous devrions envisager une réglementation responsable pour encadrer cette pratique.

La première raison qui plaide en faveur de la réglementation est la protection de la santé et de la sécurité publiques. En autorisant la vente régulée de champignons magiques, nous pourrions garantir que les produits disponibles respectent des normes de qualité strictes. Des tests de qualité pourraient être effectués, et les consommateurs recevraient des informations claires sur les doses recommandées, les effets potentiels et les risques associés. Cette approche permettrait de réduire les risques liés à une consommation inappropriée ou excessive.

Une autre raison de privilégier l’encadrement est la prévention de l’activité illégale. L’interdiction ne fait qu’alimenter le marché noir et les activités criminelles. En réglementant la vente de champignons magiques, nous pourrions contrôler la production, la distribution et la vente de manière légale et transparente. Cela contribuerait à réduire les risques liés à la qualité douteuse des produits, aux prix exorbitants et à l’absence de contrôle sur les transactions. Encadrer cette pratique permettrait de lutter contre le marché noir et de créer un marché régulé et surveillé.

L’éducation et l’information jouent également un rôle crucial dans cette question. En réglementant la vente de champignons magiques, nous pourrions mettre en place des programmes d’éducation et de sensibilisation appropriés. Les consommateurs pourraient être informés des effets potentiels, des risques et des précautions à prendre. Des ressources pourraient être déployées pour orienter les consommateurs vers une utilisation responsable et prévenir les abus. Une approche éducative permettrait de démystifier les champignons magiques et de favoriser une culture de consommation responsable.

Enfin, il ne faut pas négliger l’impact positif que la réglementation pourrait avoir sur le tourisme et l’économie locale. En créant des espaces de vente légaux et sécurisés, nous pourrions attirer les visiteurs intéressés par cette pratique, générer des revenus pour les commerces locaux et contribuer au développement économique de la région.

Il est important de noter que la réglementation ne signifie pas une approbation aveugle de l’utilisation des champignons magiques. Au contraire, il s’agit d’adopter une approche responsable qui garantit la sécurité des consommateurs et prévient les activités illégales, tout en fournissant des informations et des ressources pour une utilisation responsable.

En conclusion, la réglementation de la vente de champignons magiques est un sujet complexe qui nécessite une approche réfléchie et équilibrée. En encadrant cette pratique, nous pouvons assurer la sécurité des consommateurs, prévenir les activités illégales, promouvoir une utilisation responsable et soutenir le développement économique. La réglementation responsable est la voie à suivre pour aborder cette question de manière éclairée et progressive.

Robert T.

Interdire ne sert à rien

Qu’on le veuille ou non, l’alcool, la drogue et la prostitution sont des « vices » qui sont là pour rester. Interdire ne sert à rien. On le constate avec les milliards dépensés aux États-Unis dans la lutte contre le cannabis. Il faut plutôt légiférer, réguler, encadrer du mieux qu’on peut pour éviter les dérives. Malgré tout, il s’en trouvera toujours pour contourner les lois et les règlements. Néanmoins, un cadre légal permet de sévir contre les contrevenants. L’autre volet relève de la santé publique. On invoquera l’abus de substances et les problèmes qui en découlent. C’est l’argument qui est soulevé chaque fois qu’il est question de drogues. On disait pareil de l’alcool du temps de la prohibition. La suite appartient à l’Histoire.

Céline Jalbert

Le consommateur n’est pas un criminel

La question est de savoir si quelqu’un qui consomme des drogues, quelles qu’elles soient, est un criminel. L’objectif de tous est de prévenir et d’aider les individus aux prises avec des problèmes de consommation, et il me semble clair que le modèle actuel qui repose principalement sur la répression judiciaire pour y arriver ne fonctionne pas. Organiser des lieux de vente contrôlés et sûrs serait une première étape vers un changement positif et durable dans notre approche aux drogues. Consommer ne fait pas de vous une mauvaise personne, vous n’êtes pas un criminel. Face aux problèmes de consommation et aux surdoses, nous devons répondre par l’entraide et la compassion, et non par la judiciarisation et les prisons.

Grégoire René, étudiant à la maîtrise en philosophie et bioéthique, Université McGill

Loin du microdosage

Les champignons donnent des distorsions visuelles et hallucinations. Ils ont beau utiliser le mot « microdose », ils vendent des champignons en entier ! On est loin du microdosage. Qu’arrivera-t-il lorsqu’une mortalité ou un acte criminel sera attribué aux effets des champignons ?

Guillaume Brassard

À la SQDC de s’en occuper

Pour l’instant, ce commerce est illégal au Québec. Laisserons-nous ces arrogants Funguyz être au-dessus de la loi ? Nous avons ici la SQDC. Si nos spécialistes décident d’y distribuer des champignons magiques, au moins les profits générés iront dans les poches des Québécois. Peut-être interdiront-ils la vente de champignons sous forme de bonbons comme pour le cannabis.

Mariette Fortier, Sorel-Tracy

Champignons contre antidépresseurs

Absolument « pour » les champignons magiques. Un nombre grandissant d’études scientifiques (celle de la très sérieuse Université Johns Hopkins entre autres) montrent que le microdosage de la psilocybine a des effets bénéfiques sur la santé mentale (anxiété, dépression, etc.). Personnellement, je les préfère largement aux antidépresseurs classiques qui vous transforment en zombie. Comme pendant le débat ayant entouré la légalisation du cannabis, cela m’effare que l’alcool, autrement nocif pour la santé physique et mentale et qui entraîne toutes sortes de problèmes comportementaux et sociétaux, soit parfaitement légal alors que la psilocybine est proscrite, comme l’a été le cannabis jusqu’en 2018. Personnellement, je n’ai jamais entendu d’histoires d’horreur d’hommes ayant battu leur partenaire à mort sous l’effet du cannabis ou de la psilocybine. Sous l’emprise de l’alcool en revanche… En outre, la psilocybine n’entraîne aucune pharmacodépendance, contrairement à une foule de médicaments légaux (OxyContin, Fiorinal, Ativan).

Jean-Pierre Mercé

Pourquoi prendre de la drogue ?

Pourquoi les humains ressentent-ils le besoin d’user d’un hallucinogène, d’une drogue ou de l’alcool ? Est-ce qu’un mal-être s’est installé au sein de l’humain ? A-t-on peur d’affronter la réalité de la vie ? Même si la vie n’est pas toujours rose, ces substances ne règlent rien ; elles ne font qu’empirer les choses. Je suis d’accord avec la fermeture de ce magasin de champignons magiques qui ne fera qu’empirer la situation.

Cécile Carbonneau

Des drogues plus « naturelles »

Je ne suis pas une adepte des drogues, que j’ai consommées étant plus jeune, dont les champignons, pour « triper ». Toutefois, je considère que certains éléments naturels, qu’on considère comme des drogues, peuvent remplacer des médicaments conçus chimiquement, et avoir des bienfaits sur la santé. Je donne l’exemple de mon voisin qui consomme du cannabis médical pour contrer sa dépression. Une autre personne de mon entourage, qui exècre les médicaments et qui consomme des microdoses de champignons pour éviter des crises d’anxiété. Que les autorités fassent leurs devoirs et soyons un peu logiques avant de condamner les produits de la nature.

Diane Morin

Moins de répression, plus d’éducation

Nous avons vu un bel exemple avec la SQDC, la vente légale de drogue n’a pas créé de chaos. Il est grand temps d’arrêter de faire de la répression et de faire de l’éducation. De plus, on retrouve à la SQDC des drogues non psychotropes qui font un énorme bien à plusieurs clients pour soulager, par exemple, des douleurs chroniques. Peut-être qu’il y a aussi des catégories identiques avec les champignons ? Je crois qu’il est beaucoup mieux d’encadrer et d’éduquer. La drogue est là pour rester, elle a toujours été présente et la répression ne l’a jamais arrêtée !

Marc-André Lalonde