Que doit faire le gouvernement Charest pour dénouer l'impasse dans la crise étudiante? Déposer une offre finale, nommer un médiateur, accepter un moratoire sur la hausse des droits de scolarité? LES COMMENTAIRES DOIVENT ÊTRE SIGNÉS.

Denis Boucher

Associé au sein d'un cabinet de relations publiques.



RETOUR EN CLASSE D'ABORD



Tout comme un enfant doit apprendre que chaque geste qu'il pose a des conséquences, les étudiants doivent aussi comprendre que leurs actions ont des conséquences. Le boycott des cours est ni plus ni moins qu'une absence injustifiée des classes. En ce sens, les étudiants doivent saisir que s'ils persistent à manquer des cours, ils échoueront leur session et verront leur moyenne calculée en fonction de ces échecs. Le retour en classe est clairement une condition sine qua non pour qu'ensuite le gouvernement entende les doléances des représentants étudiants. Toutefois, le gouvernement ne peut et ne doit pas reculer sur la question des droits de scolarité. Il peut bien trouver des accommodements, comme il vient d'être annoncé, mais il ne doit pas baisser les bras en raison des manifestations d'une minorité d'étudiants. Sinon, expliquez-moi pourquoi nous ne devrions pas tous descendre dans la rue pour contester la hausse des tarifs d'Hydro-Québec, l'augmentation de l'assurance médicaments, la hausse des prix de l'essence, du coût des transports en commun, des permis de conduire, des immatriculations, de la TVQ, des impôts, des taxes municipales. Après un retour en classe volontaire de la part des étudiants, ceux-ci devront sérieusement se poser la question afin de faire des suggestions réalistes qui tiennent compte de la capacité de payer des contribuables. Le gouvernement se doit de les entendre mais il se doit aussi de prendre ses responsabilités, c'est-à-dire de gouverner et de faire face à l'électorat en temps et lieu. Si les étudiants n'obtiennent pas ce qu'ils veulent dans le cadre de discussions posées, ils pourront se prononcer aux prochaines élections plutôt que de faire comme un enfant de trois ans qui se roule par terre à l'épicerie parce que sa maman ne veut pas lui acheter un suçon. Aux dernières nouvelles, c'est comme cela qu'on fonctionne dans une société démocratique.

Denis Boucher

Mélanie Dugré

Avocate.



VIVEMENT UNE MÉDIATION



Gouvernement et étudiants se regardent désormais en chiens de faïence, prêts à déchirer leur chemise sur la place publique pour défendre leurs intérêts respectifs. Les deux parties à ce disgracieux conflit font preuve de mauvaise foi et restent campées sur des positions déraisonnables. D'une part, le gouvernement fait porter l'odieux de certaines manifestations violentes sur les épaules d'un seul individu, Gabriel Nadeau-Dubois, et en contrepartie, ce dernier refuse de lancer un appel au calme aux troupes de la CLASSE tout en élargissant le débat à des questions qui débordent considérablement du sujet des droits de scolarité. Il est temps pour le gouvernement et les étudiants d'admettre qu'ils ont perdu le contrôle de la situation et d'accepter la voie de la médiation par l'entremise d'un médiateur crédible, objectif et approuvé par les deux camps. Ma profession me permet régulièrement d'être témoin de petits miracles en médiation et j'ai une grande confiance en cet outil comme mode de solution des litiges. Reste à voir, toutefois, si les parties sont mûres pour cette alternative puisque le succès d'une médiation est tributaire de la bonne foi de chacun et de leur volonté réelle de faire des concessions. Les récentes déclarations de nos protagonistes me laissent malheureusement croire que le fruit est encore vert.

Mélanie Dugré

Marc Simard

Professeur d'histoire au collège François-Xavier-Garneau.



UNE OFFRE ET UN SCRUTIN DÉMOCRATIQUE



Il fallait s'y attendre : les ténors des syndicats et de la gauche ont ressorti une de leurs armes favorites, la demande de moratoire. Celui-ci équivalant à un retour au gel, le gouvernement doit y répondre par un non catégorique. Repousser la solution du problème à plus tard et ainsi abdiquer devant le mouvement étudiant une fois de plus serait irresponsable. Certains proposent la médiation. L'idée paraît séduisante, mais elle se heurte à un écueil majeur : comment un médiateur pourrait-il rapprocher deux parties aux positions inconciliables, le gel ou la gratuité d'un côté, l'augmentation des droits de l'autre? De plus, la médiation ne pourrait se tenir que si les étudiants acceptaient de retourner en classe le temps qu'elle se fasse (soit au minimum quelques semaines). Sans être cynique, on peut douter qu'ils acceptent cette option. Il y a néanmoins une issue par laquelle on pourrait sortir de la crise sans que quiconque perde la face. Sans renoncer à la hausse, le gouvernement propose de l'étaler sur 7 ans au lieu de 5 et fait des propositions concrètes d'amélioration du régime de prêts et bourses pour aider les jeunes de la classe moyenne. Les associations étudiantes ont le devoir de soumettre cette offre globale à leurs membres, qui devraient la ratifier (ou non) par vote électronique. Le gouvernement a démontré ainsi son ouverture et les leaders étudiants démontreraient ainsi leur bonne foi et leur respect de l'opinion de leurs membres.

Marc Simard

Michel Kelly-Gagnon

PDG de l'Institut économique de Montréal, il s'exprime à titre personnel.



DÉRÉGLEMENTER LES TARIFS



Il faut réaliser au départ que si l'objectif est de rendre les universités québécoises le moindrement compétitives, en termes de ressources financières, la hausse actuellement décrétée est en fait déjà trop timide. Ainsi donc, la marge de manoeuvre pour entamer une négociation sur le quantum de la hausse comme tel est fort limitée. Par contre, un compromis pourrait être d'offrir aux étudiants de déréglementer les tarifs, plutôt que d'imposer une hausse uniforme pour toutes les universités dans toutes les disciplines. En pratique, cela signifierait que les universités bénéficieraient d'une marge de manoeuvre pour appliquer la hausse selon les disciplines ainsi qu'en tenant compte de considérations géographiques et de la vocation et de la capacité d'attractivité de chaque université. Concrètement, un étudiant en sociologie de l'UQUAM paye déjà peut-être trop pour sa formation par rapport à la valeur objective de celle-ci, ceci étant dit simplement du point de vue de la valorisation donnée à ce type de diplômes par le marché du travail et sans porter de jugement de valeurs sur leur mérite «sociétal». À l'inverse, il ne fait pas l'ombre d'un doute qu'un étudiant en médecine à McGill pourrait (et devrait) payer des droits de scolarité significativement plus élevés que ce qu'il paye actuellement. Je suspecte que les éléments les plus militants du mouvement étudiants suivent pour la plupart des études dans des domaines qui bénéficieraient, objectivement, de l'application d'une telle proposition. Elle pourrait donc contribuer à les apaiser sans devoir par ailleurs capituler sur toute la ligne. L'important serait que, au total, cette formule ait pour effet d'augmenter les ressources globales des universités québécoises. Par la suite, chacun en aurait en principe pour son argent, en fonction de ce qu'il accepte ou non de payer.

Michel Kelly-Gagnon

Louis Bernard

Consultant et ancien haut fonctionnaire au gouvernement du Québec.



REVENIR À LA TABLE



Le gouvernement a fait une grave erreur en laissant tomber la table de négociation. Au lieu de chercher un prétexte pour mettre fin au dialogue, le gouvernement aurait dû tout faire pour que celui-ci se poursuive. Car l'expérience montre qu'une situation de grève doit, soit se résoudre très tôt dès le début, soit se poursuivre jusqu'à ce qu'on atteigne une situation de crise qui force les parties à mettre de l'eau dans leur vin. Toutefois, lorsque, après des semaines de confrontations, la crise se manifeste, il faut agir rapidement pour éviter que les choses ne dégénèrent. Il faut ouvrir le dialogue. Ce n'est pas toujours possible, ni facile. Mais lorsque le dialogue est ouvert, il faut tout faire pour le maintenir en vie jusqu'au règlement final. Poser des conditions à la poursuite des négociations, c'est courir le risque que le dialogue s'interrompe et que la situation de crise s'amplifie. Il n'y a alors qu'une solution : revenir à la table. Cela ne devrait pas être trop difficile d'en arriver à une entente puisque le gouvernement a déjà fait connaitre sa proposition de règlement. À mon sens, cette proposition devrait être acceptée par les étudiants, surtout si ceux-ci gagnaient que la hausse de la première année soit encore réduite de 90 $ pour équivaloir à la moitié de ce qui avait été d'abord annoncé. Une demi-victoire pour chaque partie.


Jana Havrankova

Endocrinologue.



UN DÉBAT DE SOCIÉTÉ



L'affrontement et l'entêtement ont assez duré : une trêve s'impose. Toutefois, le gouvernement et les étudiants partent des positions tellement divergentes qu'il est difficile d'imaginer une entente, même à l'aide d'un médiateur. Même si le gouvernement a selon moi exagéré en réclamant une hausse des droits de scolarité de 75 % en 5 ans, il ne peut pas reculer sur toute la ligne devant la pression. Cette hausse a supposément été bien réfléchie dans l'intérêt de l'ensemble de la société. Justement, ce n'est pas aux étudiants de décider combien ils veulent payer pour leurs études universitaires : il s'agit d'un débat de société. Pour que celui-ci puisse se faire, une trêve doit être déclarée. Le gouvernement peut décider 1) d'imposer l'augmentation prévue pour l'année 2012-2013 et prendre cette année pour réunir toutes les parties impliquées afin de déterminer la suite des choses; 2) de décréter un moratoire sur la hausse et mettre sur pied une commission qui étudierait largement le financement des universités; 3) d'étaler l'augmentation sur dix ans plutôt que cinq. Comme c'est le gouvernement qui est censé montrer plus de maturité, il doit ouvrir la porte à ce débat de société. Il faut que les étudiants cessent de se tirer dans le pied et retournent en classe.

Jana Havrankova

Pierre Simard

Professeur à l'ENAP.



UN TRIBUNAL DES CONFLITS SOCIAUX



La grève étudiante s'éternise. Pendant ce temps, la population québécoise subit les pénibles conséquences de ce conflit. Pourquoi ne pas s'inspirer de la méthode australienne de résolution des grèves? Il suffirait de confier à une juridiction indépendante l'arbitrage du conflit opposant les étudiants et le gouvernement. L'idée est que l'exercice du droit de grève n'est pas sans limites et que l'intérêt public doit aussi être pris en compte dans les conflits qui paralysent toute une population. Ainsi, ce tribunal des conflits sociaux, dont un des rôles serait de veiller à l'intérêt des citoyens et à la sauvegarde des biens publics, aurait le pouvoir de suspendre la grève pour une durée déterminée ou même d'y mettre fin. Il pourrait notamment exiger la médiation ou la conciliation; ordonner la réouverture immédiate des institutions d'enseignement et le retour en classe des étudiants; et accorder un délai (disons 30 jours) aux parties pour en venir à une entente. À défaut d'une entente, ce tribunal pourrait rendre une décision liant les parties pour une période déterminée (disons 3 ans). Cette manière de procéder enverrait le message aux étudiants que le droit de grève n'est pas absolu, et au gouvernement, qu'il n'est pas opportun d'utiliser les conflits sociaux à des fins électoralistes. Une façon comme une autre de forcer la négociation entre le gouvernement et les associations étudiantes, de mettre fin au saccage du centre-ville de Montréal, et de permettre aux étudiants de terminer leur session lourdement compromise.

Pierre Simard

Caroline Moreno

Écrivain et comédienne.

UN MORATOIRE



Jean  Charest est l'instigateur de cette crise. C'est à lui qu'il revient de mettre de l'eau dans son vin en décrétant un moratoire sur la hausse des droits de  scolarité, ce qu'il aurait dû faire à la suite de la marche du 22 mars dernier  au lieu de laisser la situation s'envenimer et en faire porter le blâme aux  étudiants. La  population n'a pas à faire les frais de la gestion catastrophique du trésor  public. Jean Charest doit mettre fin aux pratiques frauduleuses de son  gouvernement qui achète des votes plutôt que de voir aux besoins de la  population. S'il s'entête à ne pas vouloir négocier, le conflit qui l'oppose  aux étudiants menace de devenir national.

Caroline Moreno

Nestor Turcotte

Retraité de l'enseignement collégial.



LE GOUVERNEMENT DEVRAIT PLIER



Le gouvernement est élu pour diriger, prendre des décisions. Il en prend, selon le meilleur de ses connaissances. On peut le contester. Les élections sont là pour ça! Les étudiants, mieux que le gouvernement, savent ce qu'il faudrait faire dans les circonstances : ne pas se soumettre au plan du gouvernement, défier les injonctions, empêcher les autres de circuler et d'exercer leurs droits, briser, protester, ne pas aller aux cours avec les bourses et prêts que la société leur donne gratuitement depuis bientôt 12 semaines. C'est une forme de détournement de fond. Mais, ça, ce n'est pas grave. D'autres détournent davantage les fonds publics. Alors, pour régler définitivement la situation, je propose que le gouvernement plie, une nouvelle fois, devant les groupes de pression, que Nestor et les autres paient la facture. Ou encore, que l'on envoie la facture dans la dette. Ainsi, tout le monde sera heureux : les plus âgés, comme moi, n'auront pas à payer puisque la mort s'en vient, et les jeunes qui ne veulent pas payer, le feront plus tard, lorsqu'ils seront sur le marché du travail. Il faut tout donner à la génération actuelle, tout lui fournir, pour faire en sorte que personne ne souffre de quoi que ce soit, afin que chacun fréquente l'école, le cégep et l'université sans contrainte. Je m'offre même pour payer, pendant les cinq prochaines années, la hausse des frais de scolarité d'un étudiant. Je demande des volontaires qui seront prêts à m'imiter. Le Québec, dans «le rouge», a besoin encore des aînés, pour que la jeunesse, malmenée, faisant pitié, ne soit pas contrainte à travailler, tout en étudiant, pour assurer sa survie.

Nestor Turcotte

Jean Bottari

Préposé aux bénéficiaires.



DIVISER POUR MIEUX RÉGNER



Dans mon ancienne vie de syndicaliste, j'ai souvent été témoin des agissements d'employeurs qui mettaient tout en oeuvre afin de diviser pour mieux régner. Le conflit qui oppose le gouvernement Charest et les associations étudiantes me remémore cette période où les employeurs avaient, comme le gouvernement, plus de moyens que les salariés. La ministre Beauchamp a décidé d'exclure la CLASSE des négociations. Ne se doutait-elle pas que la FEUQ et la FECQ se retireraient de la table de négociations si la CLASSE n y était pas la bienvenue? Mme Beauchamp prétend que la population en a assez des perturbations engendrées par ce conflit et elle n'a pas tort. Par contre, le fait d'exclure la CLASSE des pourparlers ne fera que jeter de l'huile sur le feu et les perturbations se multiplieront. Je crois que le temps est venu pour que Jean Charest, malgré les blagues de mauvais goût prononcées au Palais des congrès, prenne place en tant que premier ministre aux côtés de sa ministre de l'Éducation (comme ce matin). Il doit se comporter en chef d'État et tout tenter afin de dénouer cette impasse que, visiblement, Line Beauchamp semble incapable de régler. Nous parlons ici de la future génération de médecins, d'avocats, d'ingénieurs et peut-être même de politiciens. Ne sont-ils pas assez importants pour que le premier ministre et dois-je le rappeler, ministre de la jeunesse leur accorde ne serait-ce que quelques heures?

Daniel Gill

Professeur agrégé à l'Institut d'urbanisme de l'Université de Montréal.



NOMMONS UN MÉDIATEUR



Les étudiants universitaires sont loin d'être des enfants gâtés, ils font déjà un effort financier important en reportant de 3 à 5 ans leur entrée sur le marché du travail, ce qui peut représenter plus de 150 000 $.  Pour nombre d'entre eux, les vacances n'existent pas, c'est l'occasion d'accumuler le plus d'argent possible pour réussir à passer l'année. Durant l'année scolaire, ils consacreront plus de 60-70 heures par semaine aux études et au travail.  Nous le constatons déjà dans nos classes, les étudiants sont de plus en plus absents ou épuisés, le temps consacré au travail augmente au détriment du temps passé aux études. C'est un non-sens, alors que nous entrons dans la société du savoir, de vouloir rendre les études encore plus difficiles. Force est de constater que depuis le début, les étudiants et leurs représentants se sont comportés avec CLASSE, mais l'inertie et l'arrogance du gouvernement ont transformé une lutte sur la hausse des droits de scolarité légitimement menée en dangereux conflit social.  Avant que tout ne casse, M. Charest doit prendre acte et nommer un médiateur qui pourrait enfin dénouer la crise. Espérons-le, avant que des incidents fâcheux dont les étudiants ne seront pas responsables se produisent.

Daniel Gill

Raymond Gravel

Prêtre dans le diocèse de Joliette.



UN MORATOIRE, ET ÇA PRESSE



Je viens d'entendre le premier ministre Jean Charest faire une offre aux associations étudiantes. Cette offre est dérisoire et méprisante envers le mouvement étudiant qui s'exprime sur la place publique depuis plusieurs semaines. Et le pire de toute cette histoire c'est d'entendre Charest dire que c'est grotesque de penser que, dans le conflit étudiant,  le gouvernement cherche une occasion de se faire du capital politique, en vue des prochaines élections. Mais pour qui nous prend-il? Un peu de retenue, nous ne sommes quand même pas des imbéciles. Tout le monde sait que la majorité des gens croient que l'augmentation des droits de scolarité est juste et raisonnable. On leur a même fait croire que ces droits étaient gelés depuis longtemps; ce qui est complètement faux. Dans cette grève qui perdure, on voit très bien l'impuissance du gouvernement libéral à gérer un conflit dans lequel ils ont tout fait pour bousiller le processus de négociations, jusqu'à vouloir diviser la solidarité du mouvement étudiant en excluant le représentant de la CLASSE. Ça, c'est grotesque! Et la ministre Beauchamp, pour qui j'avais de l'estime, me déçoit amèrement. J'ai l'impression entendre un robot, sans aucune conviction, répéter des phrases qui lui sont dictées par son chef, et qui sont aussi vides que celui qui les dicte. Pendant tout ce temps, trois jeunes qui représentent autant d'associations, restent debout avec conviction et respect de ceux qu'ils représentent. Ces jeunes méritent toute notre admiration. Ils doivent être une source d'inspiration pour tous les autres conflits à venir. M. Charest, après avoir tout tenté, sans succès heureusement, pour écraser nos jeunes qui sont notre avenir, il ne vous reste qu'une chose à faire : un moratoire! Et ça presse!

Raymond Gravel

Guy Breton

Recteur de l'Université de Montréal

COMPROMIS RAISONNABLE

Le gouvernement a présenté une série de mesures qui ont l'avantage de couvrir l'ensemble des questions touchant l'avenir des universités québécoises. Tout comme les étudiants et mes collègues des autres universités, j'étudierai attentivement ce qui nous est proposé. Au premier abord, il faut reconnaître que l'étalement de l'augmentation des droits de scolarité sur sept ans plutôt que cinq, prive les universités de revenus escomptés. Mais une situation conflictuelle comme celle que nous vivons ne peut se régler sans compromis. Le compromis proposé est raisonnable et il est assorti de bonifications supplémentaires au Régime de prêts et bourses et d'un comité de vigie sur l'accessibilité.  Ce sont là des mesures particulièrement intéressantes qui nous permettront de mieux soutenir les étudiants de la classe moyenne et qui répondent à de réelles préoccupations qui ont été exprimées.  Quant à la création d'un organisme qui scrutera la gestion des universités, je ne peux que m'en réjouir. Les universités sont déjà soumises à plusieurs mécanismes de contrôle et de reddition de comptes, mais en concentrant ces questions en un lieu, les Québécois auront la chance de mieux constater la qualité de leurs universités. Cette assurance de la qualité des universités québécoises est nécessaire pour que nous puissions en assurer le développement.

Photo: Robert Mailloux, Archives La Presse

Guy Breton