Nous vivons dans un nuage d'ondes électromagnétiques. Cellulaires, GPS, routeurs wifi ou téléphones sans fil, tous ces appareils nous exposent chaque jour à une bonne dose de radiofréquences.

Et pourtant, l'installation des compteurs de nouvelle génération d'Hydro-Québec, qui n'ajouteront qu'une infime dose additionnelle à ce cocktail, sème la panique. Une panique injustifiée mais savamment cultivée.

À ce jour, en effet, aucune étude sérieuse n'a clairement démontré la nocivité de telles ondes. L'écrasante majorité des chercheurs soutiennent que l'exposition à des radiofréquences de faible intensité ne nuit pas à la santé. Et les organisations internationales affirment que la preuve d'un risque de cancer est loin d'être concluante.

C'est ce qu'on appelle un consensus scientifique. Et pourtant, certains écologistes s'accrochent au doute et à l'incertitude pour exiger l'application du principe de précaution et donc, l'imposition d'un moratoire sur l'installation des compteurs...

Curieux que l'on accepte le consensus scientifique entourant les changements climatiques, mais que l'on rejette celui qui porte sur les ondes électromagnétiques. Curieux que le consensus mène à l'action dans un cas, à l'inaction dans l'autre. Curieux que les opinions divergentes soient ignorées pour l'un, magnifiées pour l'autre.

Le double discours est évident: on se désole du peu de respect des conservateurs pour les grandes agences scientifiques internationales... mais on rejette les conclusions de ces dernières quand elles ne font pas notre affaire.

L'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique appuie ainsi son argumentaire, non pas sur les recommandations de Santé Canada ou de l'Organisation mondiale de la santé, mais bien sur celles du Conseil de l'Europe, une organisation dont la mission, plus juridique que scientifique, est «la promotion des droits de l'homme»...

Qu'on ne s'étonne pas de trouver «des erreurs factuelles grossières» dans la position de l'AQLPA, comme l'ont souligné trois professeurs de physique de l'Université de Montréal, Richard Leonelli, Normand Mousseau et Michel Côté.

Vrai, on ne peut éliminer définitivement l'éventualité d'effets nuisibles sur la santé. Ce qui explique qu'on évoque parfois un «possible» risque de cancer, jusqu'à preuve du contraire. Mais la science est ainsi faite: elle peut dire qu'il n'y a aucune preuve de nocivité à ce jour, mais elle ne peut garantir à 100% qu'il n'existe absolument aucun risque.

Une porte très légèrement entrebâillée... que n'ont pas hésité à défoncer l'AQLPA et le syndicat des releveurs de compteurs.

Or ces nouveaux appareils sont nécessaires. Parce qu'ils procurent toutes sortes d'avantages au fournisseur et aux consommateurs d'énergie, mais aussi parce que les deux tiers des bons vieux compteurs à roulettes auront dépassé leur durée de vie utile dans 5 ans.

On peut certes se désoler des pertes d'emplois qui s'ensuivront ou de certains aspects financiers du projet, mais on ne peut faire appel à la science pour empêcher leur installation.

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