Les policiers de Montréal ne savent toujours pas comment intervenir auprès d’une personne en crise. C’est ce qui ressort du rapport d’enquête du coroner Luc Malouin sur le décès de Pierre Coriolan. L’homme de 58 ans, qui souffrait de problèmes de santé mentale, a été abattu par les policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) en juin 2017. Plutôt que de calmer la situation, l’intervention policière a contribué à une escalade qui s’est soldée par une mort tragique.

Dans son rapport, le coroner Malouin blâme l’absence de formation des policiers, un problème identifié depuis plusieurs années. Il sait de quoi il parle. C’est lui qui a enquêté sur la mort d’Alain Magloire, un homme en crise abattu par les policiers il y a huit ans.

Le SPVM répond à environ 50 000 appels liés à des crises chaque année. Le coroner Malouin s’étonne, avec raison, que les policiers doivent se requalifier pour l’utilisation de leur arme à feu, mais qu’ils ne reçoivent aucune formation continue sur les plus récentes méthodes d’intervention en situation de crise. Le Devoir révélait récemment qu’au cours des 20 dernières années, 70 % des personnes abattues par la police au Québec souffraient d’un problème de santé mentale. Combien de morts encore avant qu’on change l’approche en profondeur ? La police de Longueuil a pris le virage et transforme ses méthodes d’intervention. À quand une révolution semblable au sein du SPVM ?

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