Il y a le retour au boulot, les enfants qui rentrent à l’école, la campagne électorale qui bat son plein. La rentrée est toujours une période occupée, et c’est particulièrement vrai cette année.

Mais à travers la frénésie des routines qui redémarrent, il y a un geste qu’on devrait tous prendre le temps de poser : se faire (re)vacciner contre la COVID-19.

La marque à inscrire au calendrier est facile à calculer : c’est cinq mois après votre dernière injection ou trois mois après avoir attrapé la COVID-19.

On entend vos soupirs.

Oui, il devient lassant de se faire ainsi vacciner à répétition. Et, non, les vaccins contre la COVID-19 n’ont pas été à la hauteur de nos premiers espoirs. En 2020, on les attendait comme le Messie. On croyait qu’ils nous donneraient une immunité collective et enrayeraient la pandémie.

Les vaccins ont sauvé un nombre incalculable de vies et ont fortement contribué à ce que les vagues subséquentes ne bouleversent pas nos sociétés comme les premières. Mais ils n’ont pas tout réglé. Si bien qu’on les regarde aujourd’hui du même œil que ces nouvelles friteuses à air chaud qui promettaient de révolutionner la cuisine. Pour chaque convaincu, on compte un désillusionné.

Voilà pourquoi il vaut la peine d’examiner les raisons justifiant la nouvelle campagne de vaccination qui démarre au Québec.

Au printemps 2021, on présentait la vaccination comme un geste altruiste. En relevant la manche, le jeune adulte pétant de santé diminuait son risque de contracter le virus. Mais le gain venait surtout du fait qu’il risquait moins de refiler le virus à une personne vulnérable.

L’argument a pâli depuis que le variant Omicron a réussi à percer la protection de la vaccination. Mais il n’est pas mort. Des données britanniques et québécoises montrent que même avec Omicron, les gens vaccinés ont été moins susceptibles de contracter le virus (protection autour de 70 %), et donc de le propager.

Est-ce toujours vrai avec les sous-variants BA.4 et BA.5 qui dominent actuellement au Québec ? Il faudra plus de données pour le confirmer, mais les experts de la Santé publique britannique estiment que « la protection conférée par les vaccins semble demeurer comparable à celle observée précédemment1 ».

Cette protection chute presque complètement après six mois. Mais pendant la période cruciale de la rentrée, on peut supposer qu’une vaccination de masse diminuera le nombre d’infections et donc le niveau de contagion collectif.

On a aussi des raisons de penser que la vaccination diminue les risques de développer la COVID longue, un vrai fléau pour les gens touchés.

Mais la principale force des vaccins est dans la spectaculaire réduction du risque d’hospitalisation si on contracte la maladie (grosso modo entre 80 et 90 %). C’est un effet fort, solidement documenté, qui empêche des drames tant individuels que collectifs. On sait que nos hôpitaux n’ont pas la capacité d’absorber de nouvelles vagues de malades.

Cette extraordinaire protection s’atténuant avec le temps, il faut la réactiver par des doses de rappel.

Le nouveau vaccin « bivalent », conçu pour mieux combattre Omicron ? Il pourrait s’avérer légèrement supérieur, mais n’a pas encore fait les preuves de cette supériorité sur le terrain. Son arrivée n’est pas de nature à changer dramatiquement le cours de la pandémie. Pas de quoi non plus vous sentir floué si vous venez de recevoir une dose de rappel du « vieux » vaccin. Ce dernier apporte encore de précieux bienfaits.

On dira que le vaccin comporte des risques. C’est vrai. Mais après des milliards d’injections sur le globe, ceux-ci sont très bien connus. Ceux dont c’est le métier de peser les risques et les bénéfices nous incitent à relever la manche. La sagesse commande de les écouter.

Bon nombre de Québécois ont aujourd’hui le sentiment d’avoir perdu le contrôle de leur vie. Aller chercher une dose de rappel permet d’agir contre la COVID-19 et de mettre les chances de notre côté, tant comme individus que comme société. On serait fou de s’en passer.

1. Lisez une étude de la Santé publique britannique Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion