Bien que Bombardier soit une entreprise d'envergure internationale dont 95% de la production est exportée à l'extérieur du Canada, elle est engagée à promouvoir l'utilisation générale du français comme langue de travail, bien que l'industrie aérospatiale utilise l'anglais comme langue d'usage commune à travers le monde.

Il est vrai que les démarches de francisation de l'entreprise n'ont pas été aussi rapides que souhaité entre 1981 et 2008. Bombardier Aéronautique s'est développée par le biais d'acquisitions, d'abord avec Canadair en 1986, puis Shorts Brothers en Irlande du Nord en 1989, Learjet aux États-Unis en 1990 et de Havilland en Ontario en 1992.

L'entreprise compte 15 500 employés dans la région de Montréal répartis au sein de 12 sites et la francisation est un exercice complexe.

Cependant, au cours des quatre dernières années, la haute direction s'est pleinement engagée dans la démarche de francisation en partenariat avec ses syndicats et a fait des progrès considérables.

Cette année seulement, le secteur des technologies de l'information a entrepris une réelle transformation en traduisant en français plus de 3000 écrans du logiciel SAP et en encourageant les utilisateurs des outils informatiques Windows XP et MS Office à le faire en français. Le secteur de la chaîne d'approvisionnement a aussi entrepris la francisation de ses communications avec les fournisseurs du Québec et a diffusé une politique d'achat qui tient compte des exigences de la francisation.

À ce stade, huit des neuf niveaux exigés par l'Office de la langue française (OQLF) afin de remettre la certification ont été atteints ou sont en cours de réalisation. Les éléments à améliorer requièrent à la fois des investissements et de la sensibilisation auprès des employés.

Cependant, toutes les communications officielles de l'entreprise sont faites en français et en anglais. Bien entendu, le développement du nouvel avion CSeries représente une occasion d'utiliser le français comme langue de travail dès le début de l'assemblage de l'appareil.

Actuellement, 2454 employés sont officiellement couverts par une entente particulière avec l'OQLF leur permettant de travailler en anglais. Toutefois, Bombardier a demandé à ce que 4022 employés soient dorénavant couverts, afin de tenir compte de sa réalité actuelle. Plusieurs programmes d'avions sont actuellement conçus à Montréal de concert avec d'autres sites et des fournisseurs situés partout dans le monde. Ces différents intervenants doivent utiliser des bases de données et documents communs. Les clients qui opèrent les avions de Bombardier s'attendent à être servis en anglais. Les organismes chargés de la certification au niveau de la sécurité de nos appareils, comme la FAA aux États-Unis, s'attendent à recevoir notre documentation technique et d'ingénierie en anglais.

Il semblerait que certains employés ne sont pas suffisamment informés des ententes particulières permises par la Charte de la langue française. Il nous revient de les engager avec nous dans notre démarche de francisation et de leur rappeler les mécanismes internes déjà mis à leur disposition afin d'exprimer leurs préoccupations linguistiques.

Les articles de Francis Vailles auront eu pour effet d'accélérer ces communications et de renforcer auprès de nos gestionnaires la démarche qui vise l'obtention d'un certificat formel de l'OQLF dès que possible.