Dans les derniers jours, on a beaucoup entendu parler du documentaire réalisé par Léa Pool, L'industrie du ruban rose. Certains grands constats et questionnements soulevés dans ce documentaire sont fort intéressants et sauront nous aider à faire progresser la lutte contre le cancer du sein. Nous croyons par contre qu'il est important de préciser certains faits afin que la population québécoise soit rassurée et sache que son soutien envers le ruban rose demeure vital pour les femmes.

Premièrement, la recherche porte fruit. Grâce aux nombreux investissements faits en recherche par des organismes tels que le nôtre, le taux de survie de la maladie est passé de 71% en 1974, à 88% en 2008. Avec 6200 femmes diagnostiquées cette année, ce sont 1054 femmes de plus, ici au Québec, qui survivront grâce à ces avancées, alors qu'elles en seraient décédées il y a 38 ans.

Malgré tout, il demeure que trop de femmes décèdent encore de cette maladie et il est essentiel de maintenir nos investissements pour augmenter le taux de survie. D'ailleurs, 40 % des investissements en recherche sont faits par des organismes sans but lucratif comme le nôtre. Toutefois, tel que le film le soulève si bien, nous devons nous pencher davantage sur les causes du cancer du sein qui sont malheureusement aujourd'hui toujours inconnues.

Entre temps, nous sommes fiers de rappeler que sur les 8,1 millions de dollars que nous avons versés à des projets de recherche l'automne dernier, 21% de ce montant est consacré à de la recherche visant à trouver des pistes sur les causes.

Deuxièmement, il y plusieurs façons de contribuer à la cause. L'argent nécessaire à cette lutte provient en majeure partie des citoyens. Pour certains, c'est à travers des marches populaires, comme La Course à la vie CIBC, qui permet, outre la collecte de fonds, de soutenir la cause de façon visible. Pour d'autres, c'est par des initiatives spontanées, comme un événement sportif ou encore un souper spaghetti. Certains feront tout simplement un don directement à l'organisme de leur choix, oeuvrant pour la cause du cancer du sein, s'assurant ainsi que la totalité de leur don y parviennent. Et d'autres choisiront d'acheter un produit dont une portion des revenus sera versée à la Fondation. Voilà une occasion de contribuer à la lutte dans son quotidien, sans y voir un impact sur son budget.

Par contre, le  consommateur doit demeurer vigilant et s'assurer que l'entreprise qui met en marché le produit rose remettra les sommes amassées à un organisme reconnu et responsable. Pour une survivante et présentement combattante comme moi, il est très touchant de voir que des milliers de personnes participent de la façon qui leur convient aux efforts de mobilisation autour de la lutte contre le cancer du sein.

Troisièmement, au-delà de la recherche, il y a les services. Il est primordial de soutenir les femmes atteintes et leurs familles. C'est pourquoi la Fondation contribue à un programme d'aide financière aux femmes atteintes qui sont démunies, cofinance des unités mobiles de mammographies pour les femmes habitant en régions éloignées, investit pour le traitement du lymphoedème, offre des cours de yoga, une ligne de soutien et bien plus.

Le ruban rose est le symbole d'une cause. Ce même ruban nous a permis de sauver des vies par le biais de la recherche. Il nous permet également d'aider les femmes au Québec qui en ont besoin. Il est donc vital de continuer à l'utiliser pour poursuivre les avancées, sauver des vies et aider ceux qui sont touchés par cette maladie. Il faut tout simplement bien encadrer son utilisation.