Depuis les derniers mois, le dossier de la qualité de l’air en lien avec la Fonderie Horne trône au sommet de l’actualité. Dossier extrêmement polarisé, il suscite, avec raison, une prise de conscience collective qui dépasse largement les frontières de l’Abitibi-Témiscamingue. L’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) est grandement préoccupée par les effets multilatéraux de la crise actuelle et sera un acteur central dans les solutions à venir.

Les personnes originaires de l’Abitibi-Témiscamingue le savent : la Fonderie fait partie du paysage de Rouyn-Noranda depuis toujours. Celle-ci est à l’origine même de la création de la ville, comme ce fut d’ailleurs le cas pour un bon nombre de villes industrielles au Québec liées à l’exploitation des ressources naturelles. Le doute existe depuis longtemps sur la qualité de l’air et la pollution générée par les activités de la Fonderie Horne. Grâce aux pressions citoyennes qui ont permis à la population d’être mieux informée ainsi qu’aux diverses avancées scientifiques, les preuves se sont accumulées et le temps du changement est arrivé.

Nous assistons actuellement à un mouvement social important ; ce qui était accepté ou toléré avant ne l’est plus désormais. Comme citoyennes et citoyens, nous avons le droit d’obtenir des réponses. Comme société, nous avons le droit d’être plus exigeante. Le monde change et c’est une excellente nouvelle.

L’UQAT interpellée, concernée et préoccupée

La santé et la sécurité de l’ensemble de notre communauté universitaire ainsi que des citoyens de Rouyn-Noranda représentent une priorité pour notre université.

Comme de nombreuses organisations de Rouyn-Noranda, l’UQAT est véritablement, elle aussi, une victime collatérale des décisions politiques antérieures qui ont permis à la Fonderie d’excéder la norme provinciale de 3 ng/m3 d’arsenic.

Les impacts de ces décisions sont nombreux et touchent directement notre université sur plusieurs plans, notamment notre santé et notre qualité de vie comme citoyens, le recrutement d’étudiants ainsi que notre attractivité en tant qu’employeur de choix et même la rétention de nos ressources à Rouyn-Noranda.

C’est dans ce contexte que plusieurs démarches eurent lieu cet été pour positionner notre université dans ce dossier afin de nous impliquer activement avec nos partenaires pour la recherche et la mise en place de solutions tangibles et durables pour la santé et le bien-être de toute la population. Des membres du corps professoral de l’UQAT ont d’ailleurs participé à la vulgarisation de différents aspects scientifiques du dossier dans les différents médias afin de faciliter la compréhension des enjeux, contribuant ainsi à apporter un éclairage scientifique précieux pour la collectivité.

Engagement et contribution

Depuis sa création il y a près de 40 ans maintenant, l’UQAT soutient ses partenaires par l’avancement des connaissances dans un objectif de bien-être collectif. Profondément engagée dans son milieu, notre université apporte sa contribution en créant, en transmettant et en mobilisant une diversité de savoirs ainsi qu’en permettant le développement de compétences.

Par l’excellence de nos professeurs ainsi que nos professionnels de recherche chevronnés, nous avons joué et nous continuerons de jouer un rôle clé quant aux impacts sociaux et aux pratiques environnementales de l’industrie minière, notamment de la Fonderie Horne.

Nous sommes convaincus qu’à travers la mission de formation, de recherche et de transfert des savoirs, l’UQAT apportera des solutions tangibles aux entreprises du Québec afin qu’elles puissent non seulement respecter les normes environnementales québécoises, mais aussi devenir des joueuses prépondérantes quant à l’environnement et aller au-delà des normes prescrites par le gouvernement du Québec.

Faire partie de la solution

À l’image de ce qui s’est fait lors de la création de l’UQAT et de sa région, unissons nos forces, comme les personnes qui nous ont précédés, ces bâtisseurs qui ont permis notre développement. Rappelons-nous qu’au départ, plusieurs étaient sceptiques et doutaient même du bien-fondé de notre existence. Nous les avons confondus. Mettons fièrement en commun nos expertises respectives et travaillons une fois de plus à démontrer toute la créativité, le courage et la solidarité dont peut faire preuve notre population vers l’atteinte d’un objectif commun. Ensemble, nous avons tous les ingrédients pour inventer un modèle exemplaire. Nous l’avons déjà fait, pourquoi pas aujourd’hui ?

Soyons tournés vers l’avenir pour Rouyn-Noranda, cette douce rebelle, mais également pour l’ensemble de la société.

Comme université, l’UQAT est un lieu d’échanges, de débats et d’idées. Restons collectivement engagés, proactifs et informés quant aux recherches et aux données scientifiques. C’est ce qui nous permettra de mieux comprendre et de prendre part aux réflexions en cours de façon constructive.

Les enjeux actuels sont majeurs et il est de la responsabilité de l’UQAT d’apporter sa contribution. Plus que jamais, le développement se doit d’être écoresponsable et respectueux de la communauté. L’UQAT jouera un rôle actif et fera partie de la solution. Et vous ?

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