Dans quelques jours, nous célébrerons ensemble nos musiques et spectacles, à l’occasion du 44e Gala de l’ADISQ (Association québécoise de l’industrie du disque, du spectacle et de la vidéo). Ce sera l’occasion pour plusieurs de renouer avec leurs artistes préférés ou d’en découvrir de nouveaux. À l’image de l’été que nous avons passé, ce gala sera le premier depuis trois ans sans contraintes sanitaires. À l’aube de cette grande célébration, quel est le premier bilan que nous pouvons dresser de la reprise du spectacle ?

Plusieurs artistes ont sonné l’alarme contre les sites de revente, appelant le public à la plus grande vigilance lors de l’achat de billets de spectacle.

Dans un contexte où l’inflation malmène les budgets des consommateurs, il est important plus que jamais de payer le juste prix. La meilleure manière de s’en assurer, c’est de se procurer les billets directement sur le site de la salle de spectacles ou sur le site de l’artiste.

Retour progressif du public

Bien que les lieux de diffusion soient théoriquement en mesure de faire salle comble depuis plusieurs mois maintenant, le public n’est pas encore complètement de retour. Parmi les éléments de réponse, dans une enquête menée par la firme Léger pour le compte de l’ADISQ, en mars dernier, on apprend que les intentions d’assister à des spectacles musicaux varient selon l’âge du répondant. Sans trop de surprise, les plus jeunes souhaitent assister à davantage de concerts qu’avant la pandémie, alors que les 55 ans et plus se montrent un peu plus réticents.

Ce retour progressif s’ajoute à un phénomène d’engorgement, alors que beaucoup d’artistes n’ayant pas pu se produire pendant deux ans souhaitent naturellement présenter leur travail au public. Ce sont les projets plus risqués, notamment les productions d’artistes émergents ou œuvrant dans des créneaux spécialisés, qui souffrent le plus de cette situation.

Achats de dernière minute

Une nouvelle tendance se dessine dans les comportements d’achat. Les spectateurs attendent le tout dernier moment pour acheter leurs billets, ce qui génère de l’incertitude et rend la planification plus difficile pour les organisateurs. Les reports et annulations forcés par la pandémie ont certainement contribué à forger ces nouveaux comportements.

Autre effet découlant possiblement de la pandémie, le nombre de demandes d’échanges ou de remboursements de billets serait en hausse. Les clients n’hésitent plus à contacter la billetterie pour effectuer des changements à leur réservation. Ces demandes de modifications requièrent plus de temps aux employés des billetteries, dans un contexte où la main-d’œuvre est rare et où les équipes sont souvent surmenées.

Inflation et pénurie de main-d’œuvre

L’inflation et la pénurie de main-d’œuvre, maîtres mots de ces derniers mois, sont évidemment des éléments importants de l’équation.

Les effets de l’inflation sont multiples : d’une part elle affecte le budget des ménages, de l’autre elle augmente les coûts de production des spectacles.

Si les coûts de plateau ou les frais de tournée ont bondi, les données les plus récentes publiées par l’Observatoire de la culture et des communications du Québec montrent que le prix moyen de billet de spectacle de musique vocale francophone tend à stagner à moins de 35 $. La propension à payer du public pour ce type d’évènement n’augmente pas.

Ce constat peut sembler contradictoire avec certains propos véhiculés dans les médias au cours des dernières semaines. La tarification dynamique de certaines grandes productions internationales jumelée au phénomène de la revente de billets contribue certainement à cette perception.

À l’instar des autres secteurs de l’économie, la pénurie de main-d’œuvre affecte aussi le spectacle. L’arrêt des activités pendant la pandémie a occasionné de nombreux départs et beaucoup ne reviendront pas. Cette fuite de compétences affecte le fonctionnement des entreprises tout en ajoutant à la fatigue des équipes. Cette situation engendre également une pression à la hausse des salaires, augmentant les coûts de production.

Choisissons nos artistes

À l’heure des choix budgétaires et à l’approche des Fêtes, pourquoi ne pas opter pour les artistes locaux ?

En plus de soutenir nos artistes et artisans, faire le choix d’un spectacle d’ici, c’est aussi se donner la possibilité de voir et de découvrir un plus grand nombre d’artistes. À l’image des galas présentés cette semaine, notre production musicale est riche, belle et diversifiée. Retrouvons-nous donc autour de nos artistes, tout simplement parce qu’ils le méritent !

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