À partir de quand faut-il s’indigner des délais d’opération du système de santé public du Québec ?

Ce n’est souvent pas par choix que nous devons nous tourner vers le privé. C’est généralement par nécessité. Quand on a constaté qu’après un an sur la liste d’attente dans le secteur public – alors que le temps d'attente était estimé à 28 mois –, mon conjoint souffrait de plus en plus à son genou, que la douleur affectait désormais l’autre jambe à force de marcher dessus et d’y mettre tout son poids, et qu’il n’y avait toujours pas de date prévue pour une intervention, il a fallu trouver une solution de rechange. Or, la seule qui existe est d’aller voir au « privé ».

Bien entendu, les frais sont exorbitants. Dans notre cas, cette intervention représentait 23 500 $. Il faut faire partie de la classe des nantis, sinon on doit contracter un prêt, puiser dans une marge de crédit hypothécaire (si on a le bonheur d’en avoir une), faire appel à un ou plusieurs membres de notre famille, ou recourir à l’ensemble de toutes ces démarches pour arriver à joindre les deux bouts.

Somme toute, nous sommes bien chanceux d’avoir pu nous le permettre. Toutefois, cela a largement entamé nos maigres économies, ce qui nous inquiète pour l’avenir, car nous sommes moins jeunes et qu’il nous reste bien moins de temps pour regarnir notre bas de laine.

Alors, la question se pose : si l’arrêt Jordan fixe à 18 mois la durée maximale avant le dénouement d’un procès à la Cour provinciale, devrait-il aussi y avoir une limite de temps pour ceux et celles qui souffrent ?

Bien sûr, certains diront que le système fiscal prévoit une déduction pour ce type de frais, mais elle est largement insuffisante. Ne pourrions-nous pas alors avoir droit à une déduction significative afin d’atténuer la perte financière ? Mieux encore, ne serait-il pas possible de rembourser le prix que vaut une telle intervention dans le secteur public afin d’équilibrer un peu cette dépense énorme et inattendue?

Qui peut répondre à ces questions ? Mon conjoint qui a subi cette opération n’est pas le seul à vivre avec ce type de problème. Je crois que des solutions doivent être imaginées et mises en place très rapidement.

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