Dernièrement, l’équipe de Tel-jeunes a été interpellée par la lettre ouverte « Cessons de faire peur au public1 » et l’article « J’ai peur, est-ce grave, docteur ?2 » publiés par La Presse, traitant de l’anxiété et du stress chez les jeunes.

Chez Tel-jeunes, nous sommes d’accord avec cet article cosigné par des chercheurs sur le sujet. Et plus encore, nous souhaitons appuyer davantage sur des nuances très pertinentes, en remettant les adolescentes et les adolescents au premier plan de la question, puisque nous les entendons tous les jours sur ces sujets.

Nous sommes d’avis qu’il faut tenter d’apporter des nuances aux études qui publient des résultats qui peuvent envoyer le message aux jeunes que des manifestations du stress et de l’anxiété sont anormales ou même insurmontables. Ces jeunes, certes exposés à de multiples et importants stresseurs, sont en questionnement et sont soucieux de leur état.

Nous l’observons à Tel-jeunes depuis 30 ans, et particulièrement dans les dernières années : les adolescents mettent de plus en plus de mots sur ce qu’est l’anxiété, ses différentes formes et manifestations (ce que l’on faisait moins avant), et c’est un pas dans la bonne direction. 

C’est pourquoi il est primordial, surtout à l’adolescence, de nuancer les types de stress et d’anxiété, ainsi que leurs symptômes. Pourquoi est-ce primordial à l’adolescence ? Parce qu’ils sont dans une période d’apprentissage et de découvertes. Ils vivent de nouvelles situations, des premières confrontations à de nouvelles réalités, ce qui génère naturellement du stress et de l’anxiété. C’est normal, c’est sain.

Les ados sont à même, maintenant, de reconnaître ces nouvelles émotions et de pouvoir développer des stratégies positives et aidantes pour y faire face, des stratégies qui leur seront utiles toute leur vie. Nous voyons d’un très bon œil l’idée que les jeunes parlent davantage de leur stress et de leur anxiété et s’ouvrent à ce sujet. 

Cette ouverture qu’ont les jeunes à nous exprimer leurs émotions est une occasion de prêter l’oreille, de valider et normaliser leur vécu, d’entretenir un discours qui n’est pas alarmiste, dans le but de leur permettre d’identifier leurs compétences à faire face à ces émotions, et d’ainsi jouer un rôle de modèle rassurant. Nous avons ici la responsabilité d’accompagner les jeunes avec bienveillance plutôt que de les étiqueter. 

Face à une génération d’adolescents informés, sensibilisés, il n’en tient qu’aux adultes de leur offrir des espaces d’ouverture sans jugement pour démystifier et enlever le tabou autour de leur vécu, comme le stress et l’anxiété, dans le but qu’ils apprennent à vivre avec ces émotions parfois envahissantes, souvent inconfortables, mais surtout normales. 

1. Lisez la lettre ouverte « Anxiété des jeunes : cessons de faire peur au public » 2. Lisez l’article « J’ai peur, est-ce grave, docteur ? » Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion