Le gouvernement québécois doit passer à l’action pour faire face à la croissance exponentielle du nombre de personnes vivant avec un trouble neurocognitif. Nous avons l’occasion de positionner le Québec à l’avant-garde des sociétés résilientes, à la seule condition d’agir dès maintenant.

Avec le vieillissement de la population, c’est 360 000 Québécois et Québécoises qui vivront avec un trouble neurocognitif d’ici 2050, soit une hausse de 145 % par rapport à 2020. On peut donc anticiper un surcroît de patients à la charge du système de santé déjà sous pression.

Dans le cas très réaliste où il y aura plus de personnes à aider que de personnes proches aidantes, quels seront les impacts sur la société et sur l’économie, alors que la pénurie de main-d’œuvre est déjà source d’inquiétude ?

La création d’un fonds constitue le fondement même d’une stratégie à long terme. Que ce soit en matière de prévention ou encore d’accompagnement, plusieurs actions doivent être posées et celles-ci demandent un soutien financier qui sera d’autant plus élevé dans les années à venir si une structure financière évolutive n’est pas instaurée dès maintenant. Ce fonds permettra notamment d’agir sur trois axes stratégiques qui sauront nous préparer à ce qui nous attend.

Un système de santé prêt à toutes éventualités

L’arrivée imminente de médicaments novateurs commande une adaptation des infrastructures de notre système de santé. Cela passera notamment par la formation d’un cercle élargi de professionnels de la santé ou encore une augmentation de la main-d’œuvre spécialisée en troubles neurocognitifs, et ce sont d’ailleurs des besoins qui ne cesseront de croître. Ainsi, il est essentiel de préparer notre système de santé afin qu’il soit davantage résilient.

En l’absence d’un traitement efficace, ce dont les personnes qui vivent avec un trouble neurocognitif ont le plus besoin, c’est du temps. Du temps que les personnes proches aidantes, les intervenants dans le domaine de la santé et les organismes de soutien qui les accompagnent à travers les différentes étapes de la maladie sont tous prêts à mettre. Toutefois, les ressources sont plutôt limitées actuellement. Investir maintenant dans des solutions d’accompagnement pour les personnes qui vivent un trouble neurocognitif et leurs proches nous permet de resserrer notre filet social afin d’éviter que certaines personnes passent au travers de celui-ci.

L’affaire de tous

En reconnaissant les troubles neurocognitifs à titre d’enjeu de santé publique, nous nous engageons collectivement à mettre en place des solutions concrètes pour prévenir l’apparition des symptômes. De nombreux facteurs de risque modifiables peuvent être en cause dans le développement d’une maladie comme l’alzheimer. Il est possible d’agir sur ceux-ci dès l’âge de 45 ans et même avant.

Bien entendu, il est également envisageable de poser des actions à court terme. Johanne Castonguay, commissaire à la santé et au bien-être, le soutient elle-même : « Notre système de santé et de services sociaux n’est plus adapté à la réalité d’aujourd’hui. » Nous suggérons au gouvernement de mandater la commissaire pour mener une étude sur les besoins liés à l’augmentation des troubles neurocognitifs, afin d’évaluer la situation actuelle, de confirmer les estimations pour les prochaines années et de proposer des solutions pour y faire face.

Il est urgent de prendre, dès maintenant, toutes les mesures possibles pour éviter que le Québec fonce dans un mur.

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