Nous sommes nombreux à remarquer et à saluer les efforts croissants de notre gouvernement provincial en matière de développement durable. De la réduction des émissions de carbone à la promotion de l’énergie verte, le Québec se forge peu à peu une réputation grâce à son approche proactive de la lutte contre les changements climatiques.

Cependant, au cours des dernières années, la population semble avoir pris la mesure des limites de notre infrastructure de recyclage actuelle. Si le recyclage mécanique est un élément essentiel de notre système de gestion des déchets, il demeure limité. Certains types de plastique, par exemple, ne peuvent être recyclés par les méthodes traditionnelles. Par conséquent, ils finissent dans les lieux d’enfouissement, où ils peuvent mettre des centaines d’années à se décomposer.

Selon Recyc-Québec, plus de la moitié des matières recyclables utilisées par les Québécois se retrouvent dans des lieux d’enfouissement plutôt qu’au recyclage.

Les déchets de plastique représentent un fardeau pour notre économie et menacent la santé de l’environnement, notamment de la faune, des rivières, des lacs et des océans. En effet, en octobre dernier, les chercheurs d’Organisation bleue soulignaient que la pollution plastique dans le golfe du Saint-Laurent représente un désastre environnemental.

C’est là que le recyclage moléculaire entre en jeu.

Contrairement au recyclage mécanique, qui consiste à faire fondre et à remodeler les plastiques, le recyclage moléculaire les décompose jusqu’aux molécules, les transformant essentiellement en leurs éléments constitutifs.

Ce processus permet de recycler un éventail beaucoup plus large de plastiques et d’autres matériaux, y compris des articles qui finiraient autrement dans des dépotoirs.

Toutefois, les avantages du recyclage moléculaire vont au-delà de la simple réduction des déchets. En créant une économie circulaire au sein de laquelle les déchets sont transformés en nouveaux produits, nous pouvons réduire notre dépendance à l’égard des combustibles fossiles et d’autres ressources non renouvelables. Nous pouvons également créer de nouveaux emplois et stimuler la croissance économique dans l’économie verte, en plein essor du Québec.

L’avenir est prometteur

D’ici 2030, tous les emballages en plastique seront recyclables ou récupérables. De plus, en mettant en œuvre une économie circulaire pour les plastiques, près de 60 % de la demande des industries québécoises de 2050 pourrait être comblée par une production basée sur des plastiques déjà utilisés. À titre comparatif, l’économie linéaire actuelle n’est capable de répondre qu’à 6 % de la demande réelle de plastique recyclé.

Selon un rapport de 2019 de la société Closed Loop Partners, entre 2020 et 2025, la demande de plastique recyclé est appelée à augmenter de 255 %.

Ainsi, pour atteindre un niveau de recyclage des emballages d’au moins 30 % au cours de la prochaine décennie, il faudra assurément investir dans des méthodes innovatrices.

Le recyclage moléculaire constitue une solution essentielle pour assurer un avenir durable à notre planète. Notre devoir est de laisser une planète saine et prospère à nos enfants ainsi qu’à leurs enfants. En adoptant le recyclage moléculaire, nous pouvons faire un pas important vers la réalisation de cet objectif.

Bien sûr, la mise en œuvre du recyclage moléculaire nécessitera des investissements et un engagement de la part des secteurs privé et public. Mais les avantages sont clairs : un environnement plus propre, une économie plus durable et un avenir plus prometteur pour les générations à venir.

Il revient donc à nos élus et à nos entreprises d’adopter le recyclage moléculaire et d’en faire une dimension centrale de notre système de gestion des déchets. Travaillons ensemble pour créer un Québec plus durable, plus prospère et plus résilient.

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