Les 230 professeures et professeurs œuvrant dans les 7 conservatoires de musique et les 2 conservatoires d’art dramatique du Québec jouent un rôle irremplaçable dans notre vie culturelle.

En musique, ils forment la majorité des membres de nos orchestres et ensembles, sans oublier les solistes et chambristes qui font rayonner notre culture tant ici qu’à l’étranger.

En art dramatique, le monde du théâtre, du cinéma et de la télévision serait bien désert sans les artistes qui nous font réfléchir, rire et pleurer, et qui ont reçu une formation exceptionnelle au Conservatoire, cet établissement nouvellement dirigé par Marc Hervieux.

Le corps professoral de chaque établissement de ce réseau unique en Amérique du Nord vit avec l’amour de l’art rivé au cœur, et il sait insuffler cette passion aux artistes de demain.

Malgré cela, la négociation de la convention collective liant ces professeurs à la corporation du Conservatoire se trouve dans l’impasse, essentiellement à propos de la question salariale. En effet, aussi absurde que cela puisse paraître, alors que ces professeurs de haut niveau décernent dans bien des cas des baccalauréats et des maîtrises, il semble impossible pour eux d’obtenir l’équivalent de l’échelle salariale des professeurs du secteur collégial public pour toutes les années de la convention collective, ce qui représente un minimum. On ne leur consent cette parité qu’à partir de la troisième année de la convention, soit à partir de 2022, ce qui n’est pas acceptable pour des artistes ayant souffert professionnellement de la pandémie des années 2020 et 2021.

Il semble que le blocage actuel tient son origine moins du Conservatoire lui-même que du Secrétariat du Conseil du trésor, ce tout-puissant ministère qui chapeaute et tient d’une main ferme les cordons de la bourse de l’ensemble des ministères et organismes publics.

M. Hervieux, dont l’arrivée à la tête de l’établissement a été accueillie favorablement par la communauté du Conservatoire, a réussi à aller chercher de l’argent supplémentaire de l’État pour faire entrer de nouveaux élèves, ce qu’il faut saluer. Il semble néanmoins que le Conseil du trésor ne soit pas convaincu de la nécessité de rétribuer à la hauteur de leur compétence et de leur mérite ceux qui enseigneront à ces futurs élèves. Les professeurs œuvrant dans le domaine des arts ne doivent pas être considérés comme moins importants que les autres professeurs.

Ce que réclament aujourd’hui les professeurs du Conservatoire représente une cause juste et équitable, et ils ne céderont pas sur ce qui constitue une reconnaissance minimale de cette expertise artistique de pointe qu’ils continueront de transmettre aux générations futures.

Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion