J’apprends avec consternation que le Centre Évasion/Maison Gilles-Carle de Montréal vient de se voir forcé, de façon impromptue, de quitter ses lieux sous location1.

Affectées par une telle invective, c’est là une situation à faire trembler d’affliction quand on connaît ce qu’implique une Maison Gilles-Carle, qui donne du répit aux personnes aidantes en hébergeant et en prenant soin de la personne malade.

Situation intenable. Une vingtaine d’employés à relocaliser. Des centaines de proches aidants bénéficiant de l’aide, se nourrissant de son espoir, de son aménité, au nom de la bienveillance de tous, au Québec.

Vous et moi, patients en perte d’autonomie recevant répit de jour et répit de nuit. Une conception de l’aide unique dont tout visiteur de l’extérieur, depuis l’Europe et ailleurs, admirait l’originalité et l’aspect créateur d’un tel système d’échange. Développement et prise en main… comme il en est… était du Centre Évasion, avec l’aide du gouvernement sur un plan financier, et la formation d’une équipe ad hoc transcendant le dévouement, telles les Maisons Gilles-Carle, à travers le territoire. Alors que la demande ne cesse de croître.

Je dois avouer que je sentais depuis fort longtemps la lente avancée, le long calcul d’un trou noir à l’horizon. Mais je refusais encore et toujours de considérer un tel détournement comme possible. À savoir que devant l’industrie de la mort comme compensation et l’investissement privé comme source de revenus, on vienne nous obliger tous, comme Québécois, de servir par notre vieillissement de matière première au capital mortuaire.

1. Lisez le texte d’Alice Girard-Bossé Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion