Depuis l’époque où le téléphone de la maison était le seul moyen de parler aux autres, la technologie a évolué. Le cellulaire s’est démocratisé. Maintenant on peut parler à la planète entière peu importe où on est, pourvu qu’un service cellulaire soit disponible pour l’appelant et l’appelé.

Que ce soit à l’épicerie, au garage, dans une piscine, à un spectacle, dans l’auto, sur le vélo, en ski, en payant une facture, en commandant un repas, en le mangeant, en faisant le plein, sur la plage, dans la mer ou parmi des gens, partout et tout le temps, les appelants et les appelés se parlent. Ils peuvent même le faire en s’adonnant à une autre activité. Ils ont besoin de communiquer. Et c’est ce qu’ils font sans retenue.

À l’époque d’un seul téléphone par maison, les gens ne parlaient pas partout et tout le temps comme c’est le cas aujourd’hui. Pourtant, ils voulaient tout autant communiquer avec les autres. Ils avaient des mots à dire, mais ils ne pouvaient le faire.

Alors où sont allés tous ces mots non dits par les générations précédant la démocratisation du cellulaire à la fin des années 1990 ? Se sont-ils accumulés dans le nuage ?

C’est incroyable la quantité phénoménale de mots que cette génération n’a pas dits. J’exagère ? Pour en avoir une idée, observez autour de vous. Entendez les gens parler sans répit au cellulaire, partout, à tout moment, souvent sans discrétion ni civilité.

Il arrive que des conversations légères au cellulaire soient tenues au vu et au su de tous. Si le téléphone utilisé pour jaser avait été vissé dans un mur à la maison, la conversation n’aurait pas eu lieu. Et les mots non dits se seraient envolés vers le nuage. Il y aurait eu un gain de paisibilité.

Regardons en face notre société d’aujourd’hui. Le verdict est sans appel. Ça téléphone en masse. Les gens ont besoin de se parler ou de se voir parler à deux ou plus. Ce besoin existait avant la démocratisation du cellulaire, mais la génération prédémocratisation a refoulé ses émotions, ne pouvant technologiquement les exprimer comme aujourd’hui. Combien de mots n’ont pas été dits contrairement à notre ère où une quantité sidérale de mots sont dits ? Avant la démocratisation du cellulaire, combien de conversations n’ont jamais quitté l’abysse des émotions ?

Et maintenant, 35 ans après l’invention du téléphone cellulaire par l’ingénieur Martin Cooper, que va-t-il se passer avec son invention ? Quelle sera son évolution ? M. Cooper (94 ans) y a déjà réfléchi. Sa vision est que le sans-fil soit introduit dans le corps humain.

Son idée est que le téléphone devienne une partie de nous-mêmes.

N’est-ce pas déjà fait ?

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