Le 1er juillet arrive à grands pas. C’est le moment de l’année où la crise du logement est fortement perceptible et fait partout la manchette.

Selon l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), avec des taux d’inoccupation de 0,8 % à Gatineau, de 0,4 % à Rimouski, de 0,3 % à Alma et à Saint-Georges et de 0 % à Gaspé et à Roberval, encore une fois, des familles, des personnes âgées, des étudiants se retrouveront à la rue, car les logements se font rares, et surtout, de moins en moins abordables. Ce sont des drames humains et sociaux, et ces drames sont vécus partout au Québec.

Malheureusement, la crise du logement ne prend pas fin le 2 juillet, mais perdure toute l’année, et ce, depuis trop longtemps.

La crise du logement n’est plus tenable pour les citoyens, n’est plus tenable pour les municipalités et les régions, n’est plus tenable pour le Québec. Une crise doit un jour se terminer. Elle doit générer une mobilisation sans précédent des ressources ainsi que de tous les partenaires.

Selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), il faut 75 000 nouveaux logements par année au Québec pour maintenir l’abordabilité. Pour y parvenir, on n’a pas le choix : il faut être orientés sur les résultats.

Monter un projet prend du temps, de l’énergie et des ressources. Entre un projet sur papier et un premier locataire, les délais peuvent être de plusieurs années, et ce, dans le cas où le projet se réalise. Les principales raisons, on les connaît : des procédures lourdes, coûteuses, peu flexibles et un contexte inflationniste persistant. Toutes les parties prenantes, que ce soit le gouvernement du Canada, le gouvernement du Québec, le milieu municipal et les organismes communautaires, font partie intégrante de l’équation.

La crise du logement peut être résorbée. C’est un engagement collectif fort que le Québec doit prendre.

On a tout à gagner en réglant cette crise :

  • pour une personne, l’accès à un toit qui respecte son budget favorise la stabilité financière et résidentielle, ainsi que la réduction du niveau d’endettement. Il peut avoir un effet positif sur la santé mentale, tout en consolidant l’insertion sociale ;
  • au sein d’une communauté, des logements accessibles à toutes et à tous favorisent la cohésion sociale, la réduction de l’itinérance, et peuvent même amenuiser une autre crise, soit celle de la pénurie de main-d’œuvre. Régler la crise du logement a un effet structurant.

On peut faire du Québec un modèle dans le monde. Un Québec accueillant où chaque personne a droit à un toit qui respecte ses capacités financières, dans un milieu de vie qui répond à ses besoins.

Un modèle que viendront visiter les représentants d’autres pays pour apprendre comment on a réglé collectivement la crise du logement. On peut se permettre de rêver. On veut surtout croire que le rêve devienne une réalité.

* Cosignataires : Guillaume Tremblay, président du comité sur l’habitation de l’UMQ et maire de Mascouche ; Evelyne Beaudin, mairesse de Sherbrooke ; France Bélisle, mairesse de Gatineau ; Julie Bourdon, mairesse de Granby ; Marc-Alexandre Brousseau, maire de Thetford Mines ; Daniel Côté, maire de Gaspé ; Joé Deslauriers, maire de Saint-Donat ; Benoit Dorais, vice-président du comité exécutif de la Ville de Montréal et maire de l’arrondissement du Sud-Ouest ; Julie Dufour, mairesse de Saguenay ; Catherine Fournier, mairesse de Longueuil ; Stéphanie Lacoste, mairesse de Drummondville ; Mathieu Lapointe, maire de Carleton-sur-Mer ; Bruno Marchand, maire de Québec ; Claude Morin, maire de Saint-Georges ; Flavia Alexandra Novac, conseillère municipale de Laval ; Cathy Poirier, mairesse de Percé

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