Ce ne sont certainement pas les dernières informations annonçant un investissement supplémentaire de la part des gouvernements du Québec et du Canada à l’enveloppe budgétaire destinée à l’agrandissement du Musée d’art contemporain de Montréal (MAC) qui vont nous rassurer quand on considère l’indolence qui a marqué jusqu’à maintenant le cheminement du dossier au cours des dernières années. On en vient à se demander si son conseil d’administration a vraiment à cœur l’avenir de l’institution.

Inconcevable et inacceptable sont les mots qui viennent à l’esprit lorsqu’on voit la situation dans laquelle se retrouve le MAC, qui n’est plus que l’ombre de lui-même en quelque sorte. Relégué présentement dans des locaux d’une galerie marchande à la Place Ville Marie, l’institution vit un véritable déclin. Et il devient de plus en plus évident que le feuilleton entourant les travaux de transformation du bâtiment de la rue Sainte-Catherine, qui ne seront pas menés à terme avant plusieurs années, ne laisse rien présager de bon.

Voilà deux ans déjà que l’institution a quitté les lieux et rien ne montre que cette transition forcée a été envisagée comme une occasion d’en tirer le meilleur parti, de faire autrement, d’être présent autrement tant auprès de la communauté montréalaise que de la population québécoise.

Une occasion ratée, ne serait-ce que pour mettre en valeur les œuvres de sa collection, par exemple, tout comme de développer des projets de collaboration avec d’autres institutions du Québec.

Cette conjoncture nous permet de nous interroger sur l’avenir de l’institution, lorsqu’on observe qu’au fil des années celle-ci s’est éloignée de sa mission en délaissant certains aspects de ses activités et services destinés au public, soit notamment en éliminant l’accès libre à sa médiathèque, un important centre de documentation en art contemporain, qui avait auparavant toujours été ouvert à tous, soit en abandonnant son programme de créations multimédias et réduisant son programme de conférences.

Et puis maintenant, nous assistons à la disparition de ses expositions itinérantes, de même qu’à la mise sur pause de ses activités de collectionnement, tant par donation que par achat. Ne faudrait-il pas rappeler ici le mandat du Musée, soit « de faire connaître, de promouvoir et de conserver l’art québécois contemporain et d’assurer une présence de l’art contemporain international par des acquisitions, des expositions et d’autres activités d’animation » ? Que reste-t-il de tout cela ? Bien peu !

Quel sera donc l’avenir du Musée d’art contemporain ? Que fait-on de ce legs de la Révolution tranquille qui fut, faut-il le souligner, le premier au Canada spécifiquement consacré à l’art contemporain, et même l’un des tout premiers à voir le jour dans le monde ?

Il est urgent pour l’institution de réagir et de démontrer sa pertinence et son engagement envers le public et la communauté artistique québécoise. Elle le doit d’emblée à tous ces artistes du passé qui en ont ardemment réclamé la création, et à tous ceux qui par la suite y ont trouvé la vitrine privilégiée pour faire connaître leur travail à un large public.

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