Et si nous discutions, pour un moment, des droits de la personne ?

Le Conseil des droits de l’homme (CDH) tient présentement sa 53e session, à Genève. Dit simplement, le CDH discute de situations qui relèvent des droits de la personne à travers le monde et émet des recommandations à leur sujet.

Rappelons, d’une part, que ces droits sont dits universels, car leurs auteurs sont issus d’un creuset d’origines et de cultures confondues : à défaut de ne pouvoir se réclamer d’aucune nationalité, ces droits les possèdent tous et ainsi, ils sont intrinsèques à chaque individu.

D’autre part, ils sont indissociables, interdépendants et interreliés, car tous les droits, qu’ils soient civils, politiques, économiques, sociaux ou culturels, se doivent de régner sur un même pied d’égalité. En effet, quelle serait la valeur du droit de jouir du meilleur état de santé possible si un individu est dépourvu de toute liberté d’expression ?

Tout être privé de ses droits et libertés fondamentaux est en réalité un être démuni de toute dignité.

Et lorsque la dignité n’est plus, la valeur et l’attachement qu’on attribue à la vie dégringolent, d’où l’importance d’accorder une attention particulière et constante aux situations des droits de la personne à l’échelle planétaire.

Nous avons la responsabilité, au nom de notre conscience collective, de protéger et de promouvoir les droits communs qui coulent dans nos veines et qui fondent nos valeurs humaines.

Citoyenneté mondiale

Cela dit, le concept de frontières et son corollaire qu’est la souveraineté étatique sont une création de l’être humain : il s’agit de concepts intangibles, mais qui, en vrai, dictent d’une main de fer nos rapports internationaux. Nul doute qu’il est impératif de conserver et de chérir les us et coutumes propres à chaque pays, car nos différences sont la source d’alimentation de notre curiosité pour l’Autre, mais j’estime, en outre, que toute citoyenneté nationale sous-entend une double nationalité : celle de la citoyenneté mondiale.

Cette dernière nous impose ainsi le devoir de s’intéresser aux actions politiques, sociales, économiques et environnementales d’ordre international et, bien évidemment, d’assurer la dignité humaine de chacun d’entre nous, peu importe où nous nous situons sur la planète.

De ce fait, se réclamer fièrement d’une nationalité ne devrait jamais, au grand jamais, nous faire sombrer dans l’indifférence de l’état des droits et libertés de nos concitoyens internationaux, car s’enliser dans le mépris serait, en fait, une défaillance de notre conscience humaine.

Encore aujourd’hui, notre village global a un besoin criant de renforcer sa culture de solidarité et si l’ONU, plus spécifiquement le CDH, rencontre parfois des embûches sur le chemin de l’entraide et de l’unité, il tente, du moins, au gré de ses échecs et de ses réussites, tendre vers cet idéal.

De l’importance des idéaux

Sans se le cacher, le CDH n’est pas imperméable au jeu politique et à celui de la géopolitique, mais il faut reconnaître, du moins, la volonté de la communauté internationale de discuter des enjeux criants où la situation des droits de la personne est critique, qu’il y ait consensus ou non sur l’issue du problème : avancer à petits pas de souris est déjà bien mieux que de se livrer à un aveuglement volontaire, telle une taupe confinée dans les limites de ses galeries souterraines.

Le monde a besoin d’idéalistes pour faire évoluer nos sociétés individuelles et notre société internationale. Bien entendu, il nous faut des réalistes pour cerner les enjeux contemporains et donner l’heure juste de la réalité, mais il est indispensable que l’être humain soit conduit par des idéaux, car sans idéaux, il n’y a pas d’avancées et sans avancées, il n’y a pas d’évolution.

L’amitié (la coopération) entre TOUS les peuples est une tangente qui reste à découvrir, mais dont la formule mathématique est du moins en cours de calcul.

Montaigne disait que l’amitié est le dernier degré de perfection de la société.

Croyons-y.

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