Ce samedi 12 août marque la journée internationale de la jeunesse. Celle-ci se place désormais après le « jour du dépassement », qui a eu lieu cette année le 2 août, marquant le moment où l’humanité a déjà épuisé toutes les ressources que la planète peut produire et renouveler en une année.

Ce mois d’août signe aussi un été marqué par les incendies, les inondations, les tornades et les premières famines climatiques.

Bienvenue dans ce que l’ONU nomme « l’ère de l’ébullition » climatique !

Des jeunesses en mouvement

Le Réseau des carrefours-jeunesse emploi (RCJEQ) représente des CJE établis dans toutes les régions du Québec. Chaque année, plus de 100 000 jeunes sont accompagnés dans leurs démarches d’insertion sociale et économique. Les intervenants, aux premières loges, constatent que cette ébullition les touche grandement.

Cette jeunesse, dans toute sa pluralité, s’inquiète de notre trajectoire collective. Ce à quoi s’ajoutent pandémie, inflation et crise du logement qui ont frappé de plein fouet les plus vulnérables de notre société, notamment les jeunes.

Ces constats trouvent écho dans des études. Selon une enquête de l’Université ontarienne Lakehead⁠1 publiée en 2023, près de la moitié des jeunes considèrent qu’il n’y a « plus d’espoir pour l’humanité ». Au Québec, ces symptômes sont si importants que le quart des jeunes ont eu des idées noires, rapportait une étude de l’Université de Sherbrooke⁠2 plus tôt cette année.

Finalement, l’initiative MaVoixCompte, menée par le RCJEQ, a soulevé que près de la moitié (48 %) des jeunes de 15 à 35 ans estiment que la lutte contre les changements climatiques est un enjeu prioritaire en matière de développement durable⁠3.

Qu’est-ce que cela signifie pour l’avenir de notre société ?

Réenchanter l’avenir en commun

Une civilisation se juge aussi par sa capacité à inspirer de l’espoir à sa jeunesse. Si ceux qui incarnent le futur ne croient plus en un avenir, c’est l’ensemble de l’équilibre social qui est profondément en crise.

A contrario du discours dominant, le nombre de jeunes est voué à s’accroître dans les prochaines années. Les moins de 30 ans représentent plus de 3 millions de personnes au Québec, soit le tiers de la population⁠4.

Notre prospérité et la santé de notre planète dépendent de la façon dont on saura profiter de cette évolution démographique.

Comme le nombre de jeunes ne cesse de croître, il est évident que ce n’est qu’en collaborant et en travaillant avec eux, en les aidant à défendre leurs droits et en créant les conditions voulues pour leur permettre de progresser et de jouer un rôle actif que nous serons en mesure de garantir un développement durable pour tous.

Les jeunes du Québec font partie de la génération la plus instruite, branchée et diversifiée de l’histoire de notre pays. Ils transforment nos collectivités, remettent en question le statu quo et prennent la tête des efforts pour bâtir un avenir meilleur, plus juste et plus durable.

Il est impératif de fournir des efforts supplémentaires pour comprendre les enjeux et les aspirations des jeunes et de construire un monde dans lequel ils jouissent de leurs droits et ont les moyens de développer pleinement leur potentiel, de reconnaître leurs capacités d’action et de réaction à l’adversité, ainsi que leur qualité d’agents du changement. Il est donc dans l’intérêt social et économique du Québec d’investir dans la jeunesse, de mettre collectivement les jeunes en mouvement dans des projets concrets.

S’ils constituent une fin en soi, l’émancipation, le développement et la mobilisation des jeunes peuvent aider à construire un monde où l’ébullition soit une effervescence citoyenne au service du bien commun.

1. Consultez les données de l’enquête de l’Université Lakehead (en anglais) 2. Consultez les données de l’enquête de l’Université de Sherbrooke 3. Découvrez les résultats de la consultation du RCJEQ 4. Lisez le texte de l’Institut de la statistique du Québec Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion